C’est un déclic qu’aura constitué cette audacieuse dénonciation d’Angela Kpéidja, Journaliste à l’Office de Radiodiffusion et Télévision du Bénin, Ortb, faisant écho de cas de harcèlement sexuel dont serait victime la plupart du personnel féminin – elle notamment – de la part de ses responsables et aussi de ses confrères.
Sur sa page Facebook, Angela Kpéidja, ce vendredi 1er mai, jour de la fête du travail, déverse son ”ras-le-bol” face à ce qu’elle qualifie de harcèlement sexuel dans ce média du service public. Sans citer de noms, elle dénonce des responsables, des chefs services, rédacteur en chef et même des collègues.
Comme une dynamite, ce rocambolesque et accablant déballage a ouvert la boîte de Pandore d’une kyrielle de sulfureux témoignages qui pour soutenir, qui pour enfoncer le clou et réclamer justice pour la journaliste ”victime” des attouchements sexuels qui virent aux menaces en cas d’opposition. Il a fallu que ce pavé soit jeté dans la mare des instances dirigeantes des médias pour comprendre qu’au-delà du service public, les chaînes de télévision et radio privées couvent des œufs dont la pourriture étale au grand jour des scandaleuses affaires sexuelles, gardées jusque-là secrètes.
Le sujet fait le tour des réseaux sociaux et tient depuis peu le haut du pavé de l’actualité nationale, suscitant craintes et indignations dans l’opinion. Sur la toile, dans la rue, dans les assemblées, le harcèlement sexuel est du coup devenu le plat de résistance des débats, même à deux.
Visiblement la pièce qui manquait, des témoignages fusent de partout écornant viscéralement l’image de la télévision nationale et au-delà, d’autres organes de presse privés dirigés par des patrons qui seraient aussi adeptes des jeux de jambes. Des confidences révèlent que l’admission au stage ou à l’emploi d’une jeune diplômée dans ces organes est conditionnée à des parties d’entrejambe avec des décideurs véreux qui ne tardent pas à déverser leur libido sur les âmes à faibles résistance.
Des Ministères, Directions, Administrations et autres lieux de travail public n’ont pas été omis dans les témoignages des femmes qui disent être victimes du harcèlement sexuel accompagné parfois des menaces selon des récits. Seuls bourreaux, patrons des services. Une affaire, telle une traînée de poudre s’est répandue dans le pays faisant débusquer certains qui n’ont pas tardé à saisir à leur tour les réseaux sociaux pour tenter de ”laver” leur honneur.
Mais au-delà de l’Ortb, toute la presse béninoise, privée comme publique, et même l’administration toute entière se trouve enfarinée et embourbée par des scandales sexuels qui, à coup sûr, recevront l’aval du Procureur de République pour l’ouverture d’une enquête judiciaire.
Loukoumane WOROU TCHEHOU