Un juge de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) a démissionné en fin de semaine dernière. Son nom Essowé Batamoussi. Il s’exile ensuite en France puis fait de graves révélations notamment sur l’affaire Reckya Madougou.
Après sa démission, c’est à nos confrères de Radio France Internationale (Rfi) que le désormais ex juge de la Criet s’est confié dans la matinée de ce 5 avril 2021. Essowé Batamoussi dit avoir jeter le tablier à cause des pressions qu’il aurait reçues dans l’exercice de ses fonctions. « Le juge (de la Criet, ndlr) que je suis n’est pas indépendant comme cela se devrait d’être. Toutes les décisions que nous avons été emmenées à prendre l’ont été sous pression… », affirme-t-il. Il dénonce ainsi le manque de liberté dont les juges de cette juridiction spéciale seraient victimes.
Pour lui, comme dans les précédents dossiers, les juges ne conduisent pas le dossier de l’opposante Réckya Madougou en toute indépendance. Il indexe une institution de la république d’avoir introduit le dossier à la Criet. C’était donc le dossier de trop. « Dans ce dossier, nous avons été donc sollicités par la chancellerie, car le dossier ne comportait aucun élément qui pouvait nous décider à la mettre en détention. Ce n’était pas la première fois. Il y a eu pas mal de dossiers ou nous avons reçu les instructions de la Chancellerie », a expliqué le juge Batamoussi.
A en croire le magistrat, cette démission vise à aider ses collègues qui sont encore sous pression et amener le peuple à savoir qu’ils n’agissent pas de leur propre gré.
Le gouvernement n’y a pas encore réagi.
Freddy AGBOTON