Le directeur du groupe de presse Daabaaru, Barnabas Orou Kouman, a animé ce mercredi 24 décembre 2025, au siège du média à Parakou, un point de presse consacré à la restitution du rapport de la 6ᵉ édition du Projet Bénin Daabaaru Tour. Menée du 3 novembre au 7 décembre 2025 autour du thème « Paix, vivre ensemble et développement : que proposent les candidats aux élections générales de 2026 ? », cette caravane médiatique a couvert les 12 départements du Bénin, parcouru 53 communes et permis la réalisation de 64 entretiens ainsi que 4 grands reportages. Micro, caméra et plume à la main, l’équipe de Daabaaru a donné la parole aux populations souvent marginalisées dans le débat public, tout en recueillant les propositions des autorités locales sur les défis de développement et de cohésion sociale.
L’un des constats majeurs du rapport concerne la persistance des conflits entre agriculteurs et éleveurs, identifiés comme une menace sérieuse à la paix et au vivre-ensemble. Les échanges menés avec les différentes parties ont permis de dégager plusieurs causes récurrentes, notamment l’absence ou le non-respect des couloirs de passage, l’occupation des aires de pâturage et des points d’abreuvement, le pâturage nocturne ou encore celui pratiqué par des mineurs. Face à cette situation, le projet recommande des actions concrètes telles que le traçage et le respect strict des couloirs de transhumance, l’interdiction du pâturage nocturne et des mineurs, ainsi que la sédentarisation progressive des éleveurs, présentée comme une piste durable de prévention des conflits.
Le rapport met également en lumière la problématique de l’accès des femmes au foncier, particulièrement en milieu rural. Dans plusieurs communes visitées, les femmes interrogées ont dénoncé l’inégalité dans le partage des héritages fonciers et leur dépendance à la location ou à l’emprunt de terres pour produire. Elles plaident pour l’adoption d’une loi garantissant leur droit d’accès à la terre. Par ailleurs, les échanges avec les leaders religieux, traditionnels et élus locaux révèlent que, malgré l’existence de conflits mineurs, des mécanismes locaux de médiation permettent souvent un règlement rapide, avec un relais vers les commissariats ou tribunaux en cas de besoin. Pour Barnabas Orou Kouman, ces résultats démontrent le rôle stratégique des médias dans la consolidation de la paix et appellent les acteurs politiques, à l’orée des élections générales de 2026, à formuler des propositions concrètes et inclusives au service du développement et du vivre-ensemble au Bénin.
















