La Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb) hausse le ton. Dans un appel rendu public ce mercredi, la centrale syndicale invite l’ensemble des travailleurs du pays à se lever pour exiger la satisfaction de leurs revendications face à ce qu’elle qualifie de « bilan catastrophique » du pouvoir en place après neuf années de gouvernance.
Selon la Cstb, le régime du président Patrice Talon, arrivé en fin de mandat, s’emploie à « perpétuer un système qui a pourri la vie des travailleurs ». L’organisation syndicale dénonce une série de réformes ayant, selon elle, contribué à la dégradation des conditions de vie et de travail des ouvriers, enseignants, agents de santé et autres fonctionnaires.
Parmi les mesures les plus décriées, la Cstb pointe du doigt la loi n°2015-19 du 15 novembre 2016 modifiant le code des pensions civiles et militaires de retraite, mise en application à partir de 2020. Cette réforme aurait conduit à une « pension dérisoire » pour de nombreux retraités.
La confédération fustige également l’absence de hiérarchisation des salaires dans la fonction publique, malgré l’augmentation du Smig dans le secteur privé en 2022, ainsi que le non-versement des cotisations sociales à la Cnss par certains employeurs.
Dans son communiqué, la Cstb dresse un tableau sombre de la situation du monde du travail. Elle dénonce le gel du recrutement dans la fonction publique, le blocage des avancements, l’absence d’actualisation des cadres organiques et le manque de matériel dans les services administratifs.
Le syndicat s’indigne aussi du traitement réservé aux Aspirants au métier d’enseignant (Ame), qualifié de « quasi esclavagiste », et de la précarité persistante dans le secteur de la santé, où de nombreux agents communautaires et aides-soignants peinent à être intégrés dans la fonction publique.
La Cstb accuse le gouvernement de mener des réformes « improvisées et budgétivores », favorisant les hauts responsables politiques au détriment des travailleurs. Elle cite notamment la création de postes de « ministres conseillers » et la future mise en place d’un Sénat, perçue comme une institution destinée à « renforcer la violation des libertés » et à alourdir les charges publiques.
Face à cette situation, la Cstb invite tous les travailleurs, qu’ils soient fonctionnaires, enseignants, agents de santé, ouvriers ou employés territoriaux à s’unir et à former des comités de revendication dans leurs services, sans distinction d’appartenance syndicale.
« Pas de peur, pas d’hésitation ! », martèle la centrale dirigée par Nagnini Kassa Mampo, qui appelle à la résistance contre la « banalisation de la vie des travailleurs » et à la défense des libertés syndicales et sociales.
A.O















