La récente sortie médiatique du président Patrice Talon, le mardi 4 octobre 2025, a ravivé les débats sur la situation sociopolitique du Bénin. Le chef de l’État, abordant la question des élections générales de 2026, a particulièrement insisté sur la présidentielle dont le parti Les Démocrates est écarté. Dans un ton ferme, il a défendu sa gouvernance depuis 2016, tout en accusant son prédécesseur, Boni Yayi, d’être à l’origine de la crise sociopolitique actuelle et de l’échec du système partisan. Selon lui, l’ancien président ne cesserait de saboter les efforts du gouvernement en place pour semer la confusion et fragiliser les institutions républicaines.
À Parakou, cette sortie du chef de l’État a suscité des réactions mitigées. Dans un micro-trottoir réalisé après le discours, plusieurs citoyens ont exprimé leur déception, estimant que le président Talon, au lieu de jouer la carte de l’apaisement, continue d’alimenter la division. « Nous ne sommes pas étonnés, car à chaque fois qu’il prend la parole, c’est pour accuser ou se justifier. Il n’apporte rien pour calmer la situation », a confié un étudiant interrogé. D’autres habitants estiment qu’un chef d’État, face aux tensions, devrait adopter un ton rassembleur et inspirer la sérénité, surtout dans un contexte électoral sensible où la paix nationale reste un enjeu majeur.
Des observateurs politiques, pour leur part, notent un décalage entre les propos du président et la réalité sur le terrain. Selon eux, les Béninois vivent davantage dans la peur et la méfiance que dans la confiance et la cohésion prônées par le pouvoir. Ils appellent Patrice Talon à plus d’ouverture et à un dialogue sincère pour restaurer l’unité nationale. « Nous prions Dieu de toucher le cœur du président afin que les Béninois puissent sortir de la peur et de la panique », a confié un notable du quartier Zongo. À quelques mois des élections de 2026, cette nouvelle sortie présidentielle laisse donc un goût amer chez nombre de citoyens qui attendent encore un geste d’apaisement du chef de l’État.















