La Cellule technique de suivi et d’appui à la gestion de la sécurité alimentaire (CT/SAGSA), sous l’égide du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP), a lancé ce lundi 23 juin 2025 à Cotonou, un atelier national sur l’analyse intégrée du contexte (AIC). Organisé avec le soutien du Programme alimentaire Mondial (PAM) et prévu jusqu’au 27 juin, cet événement stratégique vise à renforcer la capacité du Bénin à anticiper et répondre durablement à l’insécurité alimentaire croissante et aux chocs d’origine climatique.
Cette formation de cinq jours réunit une trentaine de participants issus des structures gouvernementales comme le MAEP, l’INStaD et l’ABE, d’organisations de la société civile telles que la PNOPPA, ainsi que d’agences des Nations Unies comme l’UNICEF.
Appuyée financièrement et techniquement par le PAM, elle ambitionne, entre autres, de partager la méthodologie et les outils de l’AIC, d’illustrer l’utilisation de ses résultats pour les programmes de résilience et le développement du Bénin, et de fournir une expérience pratique d’élaboration de rapports préliminaires, incluant le partage d’expériences du PAM.
Cette initiative est cruciale face à l’insécurité alimentaire du Bénin (prévalence de 9,6% en 2017 à 25,5% en 2022, avec plus de 410 000 personnes en insécurité aiguë en mars 2025). Aggravée par les catastrophes naturelles, cette situation pousse le PAM, via son Plan Stratégique Pays 2024-2027, à soutenir la résilience des communautés et les activités durables.

Pour optimiser les interventions, le PAM a développé l’Analyse Intégrée du Contexte (AIC), un outil national clé. Christian Ayédoun, chargé des évaluations et de l’analyse de la sécurité alimentaire au PAM Bénin, explique : « L’AIC est un outil qui permet de bâtir un programme de résilience dans le long terme, pour pouvoir comprendre les causes profondes de l’insécurité alimentaire et de l’exposition des ménages aux chocs comme l’inondation, la sécheresse etc.».Les travaux de l’atelier sont animés par un expert du bureau du PAM de N’Djamena, au Tchad.

Dominique Dédégbé, chef de la CT/SAGSA, a souligné l’importance de cette formation. Il a rappelé que cette activité s’inscrit dans un mémorandum d’entente avec le PAM visant à mieux apprécier et répondre aux situations d’insécurité alimentaire. M. Dédégbé a également précisé l’objectif de leur collaboration : « Nous sommes une structure en charge de la sécurité alimentaire et également de la résilience. Mais ce deuxième volet qui concerne la résilience n’est pas très bien développé chez nous. C’est pourquoi nous avons demandé au PAM de nous aider à avoir des outils nécessaires qui nous permettraient d’analyser la résilience des communautés et de voir dans quelle mesure, ensemble avec les partenaires, nous pouvons aider ces communautés à avoir des programmes spécifiques qui pourraient les relever de leur situation d’insécurité alimentaire. »
Au terme de la session, les participants comprendront que l’AIC est une démarche technique d’aide à la décision pour la résilience et la réduction des risques. Cet outil utilise des données officielles pour améliorer les programmations nationales (court, moyen, long terme). Il analyse les tendances historiques de la vulnérabilité (sécurité alimentaire, chocs naturels, dégradation des terres, nutrition, moyens d’existence, saisonnalité) pour cartographier les zones et projeter, aboutissant à une carte globale de vulnérabilité et un rapport synthétique.
Flore Nobime