Réunis à La Haye le 25 juin, les vingt-deux chefs d’État et de gouvernement de l’OTAN ont validé un « plan 2035 » qui porte l’effort de défense commun à 5 % du PIB. Le compromis, arraché après un dîner officiel offert par le roi Willem-Alexander et la reine Máxima, prévoit 3,5 % pour les budgets militaires stricto sensu et 1,5 % pour les infrastructures civiles essentielles à la projection des forces. Pour le secrétaire général sortant, Mark Rutte, cet engagement « transformera la capacité de dissuasion de l’Alliance » .
Donald Trump, grand artisan de la mesure, s’est immédiatement attribué le succès : « Personne n’y croyait, et on m’a dit : “Vous l’avez fait, Monsieur.” » Le président américain a même menacé Madrid de représailles commerciales face aux réticences espagnoles, tandis que Varsovie et les États baltes applaudissaient . Derrière la victoire d’image, plusieurs chancelleries soulignent toutefois l’ambiguïté du texte : la part « hors défense » permet de requalifier des dépenses existantes et d’étaler l’effort dans le temps, ce qui laisse aux Parlements nationaux une large marge de manœuvre budgétaire .
Malgré ces réserves, les Européens voient dans le communiqué final deux garanties : la Russie est érigée en « menace à long terme » dès le premier paragraphe, et l’article 5 sur la défense collective est réaffirmé sans équivoque, de quoi rassurer les capitales encore échaudées par les doutes exprimés par Trump par le passé. Le texte promet aussi un « soutien durable » à l’Ukraine, concession obtenue in extremis après de longues négociations. Reste à savoir si, d’ici 2035, les économies les plus fragiles trouveront la marge pour atteindre la barre historique des 5 % sans sacrifier leurs politiques sociales .