Le football nigérian est à nouveau éclaboussé par une scène d’une rare brutalité. Lors du derby du Nord opposant Katsina United à Barau FC, disputé le samedi 8 novembre au stade Muhammadu Dikko, une violente agression a éclaté après l’égalisation de Barau FC. Ce qui devait être un moment de ferveur sportive s’est transformé en un drame, ravivant le débat sur la sécurité dans les stades et la responsabilité des instances sportives du pays. Cet incident vient rappeler à quel point la violence reste un mal persistant au cœur du football africain.
Ce match du championnat national a dégénéré à la 69ᵉ minute, lorsque Nana Abraham a offert l’égalisation à Barau FC. Pris de colère, des supporters de Katsina United ont envahi le terrain, armés de pierres et d’objets tranchants, agressant les joueurs adverses dans une scène de chaos total. Nana Abraham aurait même été poignardé au cou, selon des témoins. Plusieurs coéquipiers ont été blessés tandis que les forces de sécurité, débordées, tentaient tant bien que mal de rétablir l’ordre. Si la rencontre s’est achevée sur un score de 1-1, la violence et la peur ont remplacé la passion du jeu, plongeant le football nigérian dans un nouveau scandale.
Face à cette situation dramatique, le club de Barau FC a publié un communiqué officiel rassurant que les blessés, dont le joueur Nana Abraham, ont été pris en charge et sont hors de danger. Le dirigeant Jabir Hassan, également blessé, a appelé au calme et au respect des valeurs du sport. Malheureusement, la tension ne s’est pas apaisée à la fin du match : le bus de l’équipe a été saccagé par des supporters furieux. Cet épisode suscite une vive émotion au sein de la population, tandis que plusieurs observateurs exigent une réponse ferme et exemplaire des autorités sportives.
De nombreux analystes appellent désormais la Fédération nigériane de football (NFF) et la NPFL à une réforme profonde du système sécuritaire autour des matchs. Le manque d’organisation, la complaisance vis-à-vis des fauteurs de trouble et l’absence de sanctions réelles nourrissent un climat d’impunité. Si rien n’est fait, préviennent les experts, le football nigérian risque de perdre sa crédibilité et ses talents. L’incident de Katsina doit donc marquer un tournant : celui d’un engagement ferme pour un sport apaisé, sécurisé et digne des valeurs qui unissent les peuples autour du ballon rond.















