Un important stock d’armes, comprenant des fusils automatiques, des lance-grenades et des mortiers, a été remis jeudi après-midi à l’armée libanaise par des factions palestiniennes dans le camp de Bourj el-Barajneh, en périphérie sud de Beyrouth. Cette opération, menée sans incident, constitue la première étape d’un processus de désarmement attendu de longue date dans les camps palestiniens du Liban. L’armée s’était déployée aux entrées du camp afin d’assurer le bon déroulement de cette remise.
Le responsable de la sécurité palestinienne au Liban, Sobhi Abou al-Arab, a toutefois nuancé la portée de cette initiative, parlant uniquement de la remise d’« armes illégales » et non de l’intégralité de l’arsenal détenu par les groupes palestiniens. Selon des sources sécuritaires, l’arsenal livré aurait été récemment introduit par un dissident du Fatah, arrêté la veille dans un hôtel de luxe de Beyrouth. Cette ambiguïté reflète les tensions et les rapports de force internes qui entourent la question du désarmement des camps.
Le processus doit se poursuivre dans d’autres camps, notamment Aïn el-Héloué, le plus grand du pays, ainsi que dans ceux situés au sud de la rivière Litani. Mais la tâche s’annonce plus complexe dans ces zones où le Hamas et d’autres groupes islamistes palestiniens, absents des négociations actuelles, y sont fortement implantés. Sur le plan diplomatique, l’émissaire américain Tom Barrack a salué cette première étape, soulignant qu’elle constitue un signal positif vers une stabilisation progressive de la situation sécuritaire dans les camps palestiniens du Liban.