À cinq mois des élections générales de janvier 2026, la Commission électorale nationale autonome (Cena) multiplie les initiatives pour garantir un processus électoral transparent et inclusif. Ce mardi 05 août 2025, une séance de concertation s’est tenue dans la Salle Fleuve Jaune du Ministère des affaires étrangères à Cotonou, entre la Cena et les représentants des ministères et institutions impliqués dans l’organisation des scrutins.
Faire le point sur l’état d’avancement des préparatifs, recueillir les préoccupations des acteurs institutionnels et renforcer la synergie d’action entre toutes les parties prenantes, tel est l’objectif de cette rencontre initiée par la Commission en charge de l’organisation des élections. Selon Léontine Adossou Davo, rapporteur de la Cena, cette collaboration interinstitutionnelle est essentielle à la réussite des scrutins. « Les institutions et les ministères jouent un rôle primordial dans la mise en œuvre des politiques et des lois qui régissent les élections. Nous souhaitons que, dans leur diversité et leurs missions, la collaboration avec chaque instance soit déterminante pour garantir des élections libres et transparentes. Car, comme le disait Montesquieu, la séparation des pouvoirs est la garantie de la liberté », a-t-elle souligné avant de rappeler que la Cena élabore et publie pour chaque processus un chronogramme des activités à mener, distinct du calendrier électoral qui, lui, demeure fixe et non modifiable.
Boucary Abou Soulé Adam, directeur général des Élections, a présenté un rapport détaillé sur les étapes franchies depuis le lancement du processus. Il a rappelé que l’article 19 de la loi 2024-13 du 15 mars 2019 impose à la Cena de publier son chronogramme, véritable feuille de route allant du début des opérations jusqu’à la publication du rapport général des élections.
Parmi les étapes déjà franchies, il a évoqué le budget électoral qui a été élaboré, arbitré et validé entre le 10 décembre 2024 et le 14 mars 2025 en concertation avec le ministère des Finances et d’autres institutions. À l’en croire, à ce jour, 60 % des fonds nécessaires à l’organisation des scrutins ont déjà été mobilisés. Par ailleurs, le chronogramme des élections a été adopté et publié entre le 6 et le 8 janvier 2025. Le 14 juillet dernier, l’Agence nationale d’identification des personnes (Anip) lui a transmis les statistiques électorales indispensables à la planification logistique, notamment le nombre de centres et de postes de vote.
La Cena a également mené un inventaire du matériel électoral disponible dans les communes. Toutefois, en raison du double scrutin (législatives et communales) prévu pour le deuxième dimanche de janvier 2026, de nouvelles urnes, isoloirs sont en cours d’acquisition, avec le soutien du ministère des Finances. Quant aux cantines, elles ont été redimensionnées pour tenir compte de la double logistique nécessaire à chaque scrutin et au transport par arrondissement.
La Cena poursuit aussi ses consultations avec les partis politiques. Le directeur général des élections a rappelé que des séances de concertation ont déjà eu lieu les 13 juin et 4 août 2025, et ont permis de faire le point sur plusieurs aspects du processus. Le 25 juillet, l’organe électoral a publié une décision fixant la liste des pièces requises et les modèles de dossiers de candidature. La publication du calendrier électoral est quant à elle attendue entre le 4 et le 11 août 2025.
Pour Boucary Abou Soulé Adam, cette séance vise également à harmoniser le langage autour du processus électoral et à rappeler les rôles et responsabilités de chaque institution afin que toutes soient au même niveau d’information. « Nous voulons que chacun soit en mesure de communiquer clairement sur le processus, pour garantir une organisation sereine et efficace», a-t-il insisté.
Pour rappel, les élections générales de 2026 qui regrouperont pour la première fois les scrutins législatif et communal, et ensuite la présidentielle, constituent un véritable défi logistique et organisationnel que la Cena entend relever avec l’appui de l’ensemble des parties prenantes.