La zone littorale de la Route des Pêches, depuis les « Résidences Marie-Stella » à Cotonou jusqu’à la « Porte du non-retour » à Ouidah, va changer de visage : un décret daté du 16 avril 2026 interdit désormais toute construction en matériaux précaires sur une bande de 770 mètres de large, incluant certains îlots lagunaires adjacents. Les autorités donnent jusqu’au 31 août 2025 aux propriétaires, présumés propriétaires et occupants pour enlever cabanes et maisons de fortune ; passé ce délai, l’État procédera lui-même au démantèlement des bâtisses non conformes .
Le texte proscrit spécifiquement les claies de palmier ou de cocotier, les bois d’œuvre non durables, les tôles ou tuiles de récupération, ainsi que les parois en sachets ou plastiques recyclés. Seules demeurent tolérées, à titre provisoire, les baraques de chantiers dont l’aspect extérieur ne doit pas nuire au paysage côtier .
En parallèle, le gouvernement entend imposer une architecture harmonisée : toutes les nouvelles constructions devront se faire en matériaux « nobles et durables », ne pas dépasser dix mètres (toiture comprise) et respecter un code couleur strict — murs blancs et toitures ocre en tuiles, ardoises ou bac aluminium. Les façades devront également s’aligner sur des perspectives urbaines soigneusement définies afin de préserver la vue sur l’Atlantique et la lagune .
Pour éviter une crise sociale, un mécanisme d’appui au relogement est prévu pour les familles qui ne disposent pas des moyens nécessaires à une reconstruction immédiate ; ses modalités seront fixées par arrêté conjoint du ministère du Cadre de vie et de celui des Finances. En misant sur la durabilité et l’esthétique, Cotonou et Ouidah espèrent attirer davantage de touristes et protéger un littoral fragile, tout en envoyant un signal fort contre l’urbanisation anarchique .