La Pologne retient son souffle à l’issue du second tour de la présidentielle 2025, dont les premiers résultats donnent une très courte avance à Rafal Trzaskowski. Selon le sondage Ipsos diffusé ce dimanche soir, le maire de Varsovie, soutenu par la coalition pro-européenne au pouvoir, l’emporterait avec 50,3 % des voix, contre 49,7 % pour son rival, l’historien nationaliste Karol Nawrocki. Une marge si étroite, dans un contexte de participation record à 72,8 %, que le verdict définitif, attendu ce lundi matin, pourrait encore tout changer.
Malgré l’incertitude, Trzaskowski s’est déclaré vainqueur, tout en appelant à la réconciliation. « Ces résultats montrent à quel point la Pologne est divisée. Il est temps de reconstruire notre communauté nationale », a-t-il lancé devant ses partisans. De son côté, Nawrocki n’a pas concédé la défaite, promettant de « sauver la Pologne » d’un éventuel monopole du pouvoir détenu par le Premier ministre Donald Tusk, qu’il accuse de vouloir effacer l’héritage conservateur.
Au-delà de la bataille des chiffres, les implications du scrutin sont considérables. Une victoire de Trzaskowski pourrait accélérer les réformes sociales et renforcer l’ancrage européen de la Pologne, avec des avancées sur les droits LGBTQ+ et la législation sur l’avortement. En revanche, une victoire de Nawrocki redonnerait des ailes au parti Droit et Justice, favorable à une ligne dure sur l’immigration et plus critique vis-à-vis de l’Union européenne. Le résultat final est également très attendu à Kiev, où l’Ukraine observe avec attention le choix stratégique de son puissant voisin.