L’émotion était à son comble ce samedi 1ᵉʳ mars à l’église Saint Pierre et Paul de Parakou, où s’est tenue la cérémonie d’hommage au ministre Yves Kouaro Chabi. Parmi les nombreuses personnalités présentes, le préfet du Borgou, Djibril Mama Cissé, a marqué les esprits par un discours bouleversant, dans lequel il a rendu un vibrant hommage à celui qu’il considérait comme un frère. Visiblement affecté, il n’a pas pu retenir ses larmes en évoquant leurs souvenirs d’adolescence à Bembéréké, unis par un destin commun et une amitié qui traversa les années. L’assemblée, émue, a perçu la profondeur du chagrin de celui qui, au-delà de son statut de représentant de l’État, se tenait là en ami endeuillé.
Dans son allocution, le préfet a retracé le parcours du défunt, soulignant son engagement sans faille au service de l’éducation béninoise et de la République. Il a rappelé avec une pointe d’amertume que le destin a voulu que lui, Djibril Mama Cissé, prenne aujourd’hui la parole pour rendre hommage à celui avec qui il partageait tant de souvenirs. « Nous avons grandi ensemble, partagé des moments de joie et d’apprentissage, et aujourd’hui, me voici face à vous pour lui dire un dernier adieu », a-t-il confié, la voix tremblante. Il a également insisté sur l’héritage laissé par Yves Kouaro Chabi, saluant son humilité, sa rigueur et son inlassable travail pour l’amélioration du système éducatif béninois.
Cet hommage a pris une dimension encore plus poignante lorsque le préfet a évoqué les circonstances tragiques du décès du ministre. Il a souligné combien cette disparition brutale affaiblit non seulement sa famille, mais aussi toute la région du Borgou et le Bénin dans son ensemble. « Pourquoi lui ? » a-t-il interrogé, laissant transparaître une douleur qui dépassait le simple cadre officiel. Mais au-delà de la tristesse, Djibril Mama Cissé a exhorté l’assemblée à honorer la mémoire du défunt en poursuivant son œuvre et en portant haut les valeurs qu’il incarnait. À l’issue de cette cérémonie, chacun est reparti avec le sentiment d’avoir perdu un grand homme, mais aussi avec la conviction que son héritage restera vivant dans les cœurs et dans les actions à venir.