Le président tchadien Mahamat Idriss Déby a officialisé, le 1er décembre 2024, la fin des accords de défense liant son pays à la France. Lors d’une allocution télévisée marquant le 34ᵉ anniversaire de l’arrivée au pouvoir de son père, il a expliqué que ces accords, signés il y a plusieurs décennies, étaient devenus « obsolètes » et ne répondaient plus aux défis sécuritaires actuels. Tout en soulignant l’importance de maintenir des relations cordiales avec Paris, il a insisté sur l’absence de toute « logique de remplacement » par une autre puissance étrangère.
Cette décision, présentée comme un acte souverain, vise à affirmer l’indépendance militaire du Tchad. Mahamat Idriss Déby a exhorté les partenaires internationaux à soutenir le renforcement des capacités locales de défense et de sécurité, sans ingérence extérieure. « Notre pays croit avec foi en sa capacité de défendre son intégrité et d’assurer la sécurité de ses citoyens », a-t-il déclaré, rejetant toute idée de dépendance militaire à une quelconque puissance étrangère.
Alors que la Russie accroît son influence en Afrique et que les relations entre la France et ses anciens partenaires au Sahel se détériorent, la décision tchadienne marque un tournant stratégique. Ce choix pourrait redéfinir les équilibres géopolitiques régionaux et renforcer le rôle du Tchad comme acteur autonome dans la lutte contre l’insécurité au Sahel. Cette démarche traduit une volonté d’affirmer une souveraineté militaire et politique tout en conservant une ouverture diplomatique.