Le mécontentement monte parmi les usagers du marché Arzèkè de Parakou, le deuxième plus grand marché du Bénin, derrière celui de Tokpa. En cause, une nouvelle mesure interdisant la circulation des motos sur la route inter-état qui traverse ce marché.
Depuis le début de cette semaine, les motocyclistes doivent couper le moteur de leur engin pour traverser le marché en empruntant la double voie reliant le carrefour Hubert Maga à l’hôtel de ville. Les conducteurs de moto venant de la mairie doivent descendre de leur véhicule à hauteur du feu tricolore situé devant l’hôtel de ville, et pousser leur engin jusqu’au feu après la passerelle, à la sortie du marché. Ce même dispositif s’applique à ceux partant du carrefour Hubert Maga au la mairie.
Selon des sources policières, cette mesure vise à fluidifier la circulation au sein du marché Arzèkè. Auparavant, la voie était fréquemment encombrée, en partie à cause des étals débordant sur la route et des nombreux motocyclistes, notamment les conducteurs de taxi-moto, qui stationnaient aux abords. Ces pratiques avaient des répercussions négatives sur la fluidité du trafic.
Bien que certains saluent cette initiative, estimant qu’elle améliorera la circulation et réduira les risques d’accidents, nombreux sont les usagers qui expriment leur mécontentement face à cette nouvelle contrainte qui bouleverse leurs habitudes. Salmata, une commerçante du marché, explique : « Depuis l’instauration de cette mesure, il est devenu difficile de transporter nos marchandises à l’intérieur du marché. » Arnaud, un conducteur de taxi-moto, se plaint des difficultés à attirer des clients : « Nous, les zemidjans, venions au marché pour trouver des clients. Désormais, nous n’avons plus la possibilité d’y stationner. »
Un autre aspect critiqué par les usagers est le manque de signalisation claire indiquant l’interdiction pour les motocyclistes de circuler sur cette voie. Par ailleurs des chicanes sont installées à chaque entrée du marché, notamment pour les usagers quittant le Palais Royal pour la mairie et vice-versa et ceci à environ cent mettre des feux tricolores des deux parties. « Certes, des chicanes sont installées et les policiers nous interpellent, mais souvent, on parcourt déjà une longue distance avant de nous en rendre compte », explique un motocycliste. Il suggère la mise en place de mesures plus adaptées pour faciliter la tâche aux usagers.
Le maire de Parakou, Inoussa Zimé Chabi, sollicité par un syndicat du marché, a déclaré que des dispositions sont en cours pour répondre aux préoccupations des usagers.
A.O