Le Bénin, autrefois pays envié pour sa réputation de modèle démocratique en Afrique de l’Ouest, affiche depuis quelques années un autre visage. Les événements récents et les tensions récurrentes lors des périodes électorales mettent en lumière une réalité préoccupante relative au système électoral dans son état actuel. Le code électoral, censé être un pilier de démocratie, montre des signes de fatigue et, pire encore, devient parfois un instrument d’exclusion plutôt qu’un outil de cohésion nationale.
Il est temps que les acteurs politiques, la société civile, et l’ensemble des citoyens reconnaissent l’urgence de réviser ce code électoral pour garantir non seulement la transparence des scrutins, mais aussi et surtout, la paix sociale. En effet, la paix, ce bien si précieux, ne fait de mal à personne, et c’est précisément ce qui est en jeu.
Les failles du Code Électoral actuel
Le code électoral actuel présente des failles qui risquent de fragiliser davantage la démocratie béninoise déjà agonisante. Parmi celles-ci, l’exclusion de certains partis politiques à cause de critères jugés trop restrictifs. Cette exclusion nourrit la frustration et le sentiment d’injustice chez une partie importante de la population, avec pour conséquence une polarisation croissante de la société béninoise. En démocratie, l’absence de représentation équitable conduit inévitablement à des conflits. Ne serait-il pas plus sage de prévenir plutôt que de guérir?
L’imposition de conditions draconiennes pour la constitution des dossiers de candidature et le durcissement des critères de parrainage ont également restreint la diversité de l’offre politique, limitant ainsi les choix pour les électeurs. Le pluralisme politique, autrefois la fierté du Bénin, est aujourd’hui en danger. Une démocratie ne peut véritablement prospérer sans une pluralité d’opinions et de choix offerts aux citoyens.
Révision, la porte de sortie
La révision du code électoral doit viser plusieurs objectifs. Premièrement, il est essentiel de restaurer la confiance des citoyens dans le processus électoral. Cela passe par une simplification des conditions de participation, de sorte que les partis politiques et les candidats puissent concourir à armes égales, sans être étouffés par des obstacles bureaucratiques ou des exigences disproportionnées.
Deuxièmement, le code électoral doit être un outil de pacification sociale. En garantissant une représentation équitable de toutes les sensibilités politiques, il est possible de désamorcer les tensions et de renforcer la cohésion nationale. Cela nécessite des mécanismes clairs et transparents qui permettent à tous les courants politiques de s’exprimer librement.
Enfin, l’intégrité des processus électoraux doit être au cœur de toute révision. Le Bénin ne peut se permettre des scrutins entachés de suspicion. La mise en place d’institutions fortes et indépendantes pour superviser les élections est impérative. La paix, qui ne fait de mal à personne, se construit sur la base de processus transparents et inclusifs.
Plus que nécessaire, la révision du code électoral du Bénin est urgente. Elle doit être entreprise avec pour objectif ultime la préservation de la paix et la stabilité du pays. Tous les acteurs politiques, au-delà des intérêts partisans, doivent se rendre compte que la paix ne fait de mal à personne. En prenant cette voie, le Bénin s’assure un avenir où chaque citoyen se sentira représenté, entendu et respecté dans sa diversité.
Le Bénin a le potentiel de continuer à être un modèle démocratique en Afrique. Mais pour cela, le pays doit avoir le courage de réformer ce qui doit l’être, pour le bien commun et pour la paix, ce trésor inestimable.