Maintenant il est temps qu’on en parle. Il faut qu’on parle de la maltraitance des journalistes au Bénin.
Il est temps qu’on dénonce le mauvais traitement que subissent certains journalistes dans certains médias.
Nous, journalistes, sommes ceux qui dénonçons quand ça ne va pas dans d’autres professions. Mais quand ça ne va pas en notre sein silence radio. Ça doit cesser.
La mort brutale et précoce de notre confrère Noumon Xavier est la preuve parfaite que beaucoup de journalistes béninois travaillent comme des forçats, à la limite des robots.
Dans le média où travaillait notre défunt confrère, les journalistes dénoncent en silence. Il suffit de vous rapprocher d’eux, de discuter avec eux sur leurs conditions de travail et vous réalisez le calvaire qu’ils vivent.
Pour plaire au chef (le directeur du média), ceux comme François qui occupent des postes de responsabilité sont obligés de mettre entre parenthèses leurs vie privée et leur santé. Désormais, ils ne vivent que pour leur média. On peut les appeler à tout moment pour n’importe quelle tâche, même à des heures inappropriées. On peut les maintenir en poste à des heures tardives. Les réunions avec le directeur (devrais-je dire leur maître) est sont parfois interminables.
Pour tenir, les plus fidèles et les plus déterminés comme François Xavier Noumon se gavent de café. Ils sont obligés de se doper pour ne pas craquer. Mais le corps n’est pas fait que pour travailler. Il doit aussi se reposer. C’est scientifiquement prouvé.
Selon les informations rapportées par le Quotidien Bénin Intelligent, François Xavier n’est pas entré en collision avec un autre véhicule. Son véhicule s’est écrasé tout seul contre un poteau (c’est sans doute la fatigue).
Mais là n’est pas le problème. Le problème c’est l’heure à laquelle l’accident s’est produit : 1h du matin.
D’après le journal, il a quitté une petite fête organisée dans son média. Était-il saoul ? Aucune idée. Mais à supposer qu’il était bien lucide quand il a pris le volant de sa voiture cette nuit, on doit tout de même dénoncer le rythme infernal auquel le tout puissant directeur de ce média soumet ces collaborateurs.
Ces directeurs de médias qui font travailler leurs journalistes comme des bêtes de somme devraient savoir qu’un journaliste est avant tout un être humain et il a besoin de temps pour ménager sa santé et surtout de sa santé mentale.
Notre confrère Xavier croyait tenir ce rythme infernal que lui imposait son maître dans son média. Le résultat est là. Tout le monde s’accorde sur le talent et la personnalité géniale de de notre confrère mais la question est de savoir dans quelle condition travaillait-il ?
Les plus grandes douleurs sont muettes. Ce décès est inconcevable, insupportable et très douloureux.
J’espère que les directeurs de médias béninois qui continuent d’abuser de leur autorité prendront conscience après ce décès tragique pour que la mort n’ait plus d’excuse pour nous arracher brutalement des journalistes aussi talentueux que François Xavier Noumon.
Faradj