Depuis plusieurs semaines, la rumeur enfle et se propage : le ministre de la Culture, JMA, serait en retrait, voire démissionnaire. Les faits sont les suivants: à la suite de la Biennale de Venise, un événement de grande envergure auquel le Bénin a participé avec fierté, avec le ministre de la culture à la tête de la délégation béninoise, Jean Michel Abimbola n’est plus apparu au ministère.
On parle même “d’un bureau vidé complètement par l’intéressé lui-même, et que ni lui, ni sa femme, ni ses enfants ne sont plus sur le territoire national.” Cette absence prolongée, inexpliquée dans un premier temps, a alimenté toutes sortes de rumeurs, jusqu’à celle de sa démission, supposément refusée par le président de la République, S.E.M. Patrice Talon. Ce n’est que face à la pression croissante des spéculations, notamment son absence aux côtés du chef de l’État lors de la visite officielle au Brésil alors qu’il était annoncé dans la délégation, que le porte-parole du gouvernement a pris la parole : “Le ministre est en permission, Il a pris quelques semaines, le chef de l’État l’a autorisé et il se repose… Il avait besoin d’un peu de recul.” Cette déclaration, au lieu de clarifier la situation, a au contraire amplifié les interrogations. Pourquoi un ministre en pleine activité prendrait-il soudainement du recul sans explication préalable ? S’il est malade, on peut comprendre, mais il fallait une communication officielle de l’exécutif béninois. En omettant de fournir des informations détaillées dès le début, le gouvernement a créé un vide informationnel, propice aux rumeurs et aux interprétations les plus diverses.
Le contexte politique ajoute une couche de complexité à cette affaire. Des rumeurs circulent sur des membres influents du gouvernement œuvrant pour provoquer un remaniement ministériel, une perspective que le président Talon ne semble pas vouloir envisager. Dans ce climat, la discrétion sur l’absence de Jean-Michel Abimbola prend une dimension particulière.
La communication non officielle, tardive et partielle, est au cœur du problème. Dans une démocratie, la transparence est un impératif, surtout lorsqu’il s’agit de l’absence prolongée d’un membre du gouvernement. La gestion d’un ministère clé comme celui de la Culture ne peut se faire sans information claire et rapide. Le silence prolongé et la révélation tardive de la permission de JMA constituent une faute, car ils alimentent les spéculations et affaiblissent la confiance du public. Même si un intérim, non communiqué officiellement, est assuré par un autre membre du gouvernement. Ce déficit de transparence nuit à la crédibilité de l’exécutif et laisse planer le doute sur les véritables raisons de l’absence du ministre de la Culture. La transparence n’est pas seulement une exigence morale, c’est un pilier fondamental de la bonne gouvernance.
Un ministre en permission et en recul, pourtant annoncé dans la délégation pour le Brésil ?
À suivre.
Anse IFA