La récente tragédie au large des côtes tunisiennes a révélé une réalité complexe et préoccupante : malgré les avancées économiques notables, de nombreux béninois continuent de chercher des horizons plus prometteurs à l’étranger.
Ce drame maritime, impliquant des ressortissants béninois en quête d’un avenir meilleur, relance le débat sur les défis de l’émigration dans un contexte de croissance économique. L’exode béninois est bien documenté : chaque année, des béninois quittent leur pays pour s’installer légalement en France, aux États-Unis ou au Canada. Cependant, ce que l’on ignorait jusqu’au dernier communiqué du ministère des affaires étrangères, c’est que certains d’entre eux prennent également la mer, au péril de leur vie.
Les progrès économiques du Bénin sont salués chaque année par la banque mondiale et le fonds monétaire international. Toutefois, malgré ces éloges, l’émigration, qu’elle soit régulière ou irrégulière, demeure donc une réalité persistante.
Il est indéniable que le gouvernement béninois a multiplié les initiatives, telles que le programme Azoli ou le programme spécial d’insertion des jeunes dans l’emploi. Ces efforts ne suffisent apparemment pas à répondre aux attentes de toutes les couches de la société.
D’où le marché du travail béninois qui reste marqué par un taux de chômage élevé; Des opportunités d’emploi décent qui sont rares, poussant donc de nombreux citoyens à chercher des perspectives plus favorables ailleurs. On peut dire sans se tromper que cette fuite des talents compromet sérieusement le développement économique et social du pays. Il est donc impératif de réévaluer l’efficacité des programmes actuels pour s’assurer qu’ils répondent réellement aux besoins des citoyens et qu’ils sont correctement mis en œuvre.
L’implication active des jeunes dans la conception et l’évaluation des nouveaux programmes est essentielle. Recueillir leurs perspectives et leurs besoins permettra peut-être d’adapter les initiatives gouvernementales de manière plus pertinente.
La tragédie au large des côtes tunisiennes est un rappel poignant : la croissance économique seule ne suffit pas. Elle doit être accompagnée de politiques inclusives et visionnaires pour répondre aux aspirations et aux défis du peuple.
Anse IFA