L’accès à l’eau potable est devenu un véritable chemin de croix pour certains Parakois depuis cinq jours.Selon la Société nationale des eaux du Bénin (Soneb) cette perturbation est due à une casse qui est en cours de réparation.
Affoussa, la trentaine,est une femme enceinte vivant au quartier Sinagourou, non loin du palais royal de Parakou. Depuis le mardi 19 mars, elle est obligée de parcourir quatre maisons pour puiser de l’eau dans un puits. Malgré son état, elle avoue puiser en moyenne sept bassines par jour sans que cela la suffise pour ses besoins. « Les 07 bassines ne nous suffisent même pas dans la maison. Depuis mardi, chaque matin, je suis obligé de faire ça ».
Afin d’avoir une eau limpide, elle doit se lever très tôt le matin pour aller tirer la puisette, avant que l’eau du puits ne soit trouble. Avant la coupure d’eau, Affoussa achetait l’eau chez le voisin qui se trouve à quelques pas de sa maison. « Avec l’eau de robinet, c’était plus facile, car j’achetais 3 bassines à 100 francs CFA donc avec 200 francs CFA, ça nous suffisait et là encore, à tout moment, on pouvait venir en prendre ».
Au quartier Madina dans le premier arrondissement, notre reporter a rencontré Joseph, 17 ans. Il avait en main deux bidons jaunes de 25 litres. Joseph allait vers un point de vente d’eau issue d’un forage. Avant la coupure d’eau de robinet, lui et ses frères achetaient l’eau de la Soneb à proximité de leur maison pour boire. Bidons en main, Joseph nous révèle que depuis cinq jours, il est obligé de parcourir une grande distance pour avoir de l’eau. « Avant, on achetait l’eau de la Soneb à côté, mais depuis qu’il a la coupure, on vient jusqu’ici pour acheter l’eau de forage », dit-il.
A Titirou, toujours dans le premier arrondissement, les habitants sont obligés de faire “le guet” pour pouvoir avoir de l’eau tard dans la nuit où très tôt le matin. Selon Faouzia, pour trouver de l’eau de la Soneb, elle monte la garde jusqu’à 3 h du matin. Très tôt le matin, le débit de l’eau est faible à la pompe. « Peut-être que c’est parce que nous nous trouvions sur une pente », lance-t-elle..
La Soneb rassure.
A l’origine de cette, une casse survenue entre l’ex COTEB et la SODECO, sur la conduite de transport d’eau DE 315 de Parakou, explique la direction départementale Borgou-Alibori de la Soneb dans un communiqué, vendredi. La Soneb assure que la casse qui a engendré cette perturbation dans la fourniture de l’eau potable est en cours de réparation. Elle a présenté ses excuses aux habitants des quartiers Kpébié, Sinangourou, Titirou, Okédama, Oroutokorou et Ganon pour les désagréments que leur cause cette situation.