L’ancien président de la Cour Constitutionnelle, Théodore Holo n’est pas d’accord pour qu’on utilise la force pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger. Reçu, le dimanche 20 août dans l’émission DE vous à nous sur Peace Fm, il s’est inscrit dans la même logique que l’Union Africaine qui a souhaité une résolution pacifique.
« Je suis un démocrate dans l’âme. Je suis contre toute violence ». Les propos de Théodore Holo sont sans ambigüité sur la crise nigérienne. Le Président Patrice Talon et certains ses pairs de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest sont prêts à aller en découdre avec les militaires au pouvoir depuis le 26 juillet. « Je ne souhaite pas que nos conflits soient réglés par la force », rétorque Holo. Et de poursuivre sous forme de recommandation « je souhaite que ce soit le droit qui définisse les mécanismes de résolution de nos conflits et que les perdants acceptent aussi la décision de la juridiction constitutionnelle ».
Pour lui, le recours à la force doit être l’ultime option après que les négociations ont échoué. « Il faut d’abord, suggère-t-il, épuiser toutes les voies de la diplomatie et constater l’échec de cette diplomatie avant de recourir à la force ». Le constitutionnaliste a rappelé qu’il n’est pas interdit qu’un militaire veuille diriger son pays mais il devra le faire dans les conditions prévues par la constitution de son pays. Au Bénin comme au Niger, la constitution dispose qu’un militaire qui souhaite faire de la politique doit d’abord quitter l’armée et se présenter aux élections comme tout le monde. Mais, à priori, a-t-il relevé, les militaires ne sont pas formés pour diriger une république, mais pour défendre, garantir l’intégrité du territoire.
Lundi 21 août, la Cédéao a rejeté la proposition de la junte nigérienne de rétablir l’ordre démocration dans un délai de trois ans.
Djamall Soumanou ( stg )