Plusieurs cultivateurs sont expropriés de leurs terres cultivables. Un groupe de trois personnes se réclamant arrière-fils des “propriétaires terriens” renverrait les occupants pour ensuite vendre les espaces à des acquéreurs. Cela se passe à Tchatchou, un arrondissement de Tchaourou dans le département du Borgou.
Au total près de mille hectares des terres cultivables sont arrachés à une dizaine de producteurs selon une dénonciation de l’organisation pour la défense des droits de l’homme et des peuples (Odhp) section du Borgou.
D’après des témoignages, c’est l’œuvre de trois individus qui se réclament propriétaires terriens. Ils mettent les espaces en vente à des acquéreurs. «Dans le mois d’Avril 2021, le nommé Damagui est venu dans notre ferme avec le Maire de Ouèssè et nous notifia que désormais toute la portion de notre domaine comportant des anacardiers (55 hectares) est devenue à cet instant la propriété du Maire de Ouèssè. Ce qui est étonnant, le sieur Damagui n’est pas du milieu et n’a même pas de domaine dans la localité mais compte sur l’autorité de son acheteur. Malgré l’intervention des sages de la localité pour convaincre le Maire de ce que le domaine privé nous appartient et que son vendeur Damagui n’en a jamais été propriétaire, ce dernier (le Maire de Ouèssè) faisant semblant d’y renoncer est tout de même revenu en charge en installant hâtivement ses ouvriers sur le domaine pour son exploitation. Nous avons aussi saisi le Roi de Tchatchou pour une résolution à l’amiable de cette situation mais hélas. Il est à rappeler que le nouveau supposé acquéreur de notre domaine (le Maire de Ouèssè) a instruit ses ouvriers de nous interdire l’accès aux domaines cultivables et celui des anacardiers qui représentent notre propriété. Finalement, nous avons tous compris que le Maire de Ouèssè est complice de ces manœuvres», confie l’une des victimes à l’organisation.
Selon nos recoupements sur le terrain, ces cultivateurs et éleveurs spoliés exploitent lesdits domaines depuis plus de vingt ans. C’est devenu presque la règle dans certaines localités du Borgou où des producteurs considérés “d’étrangers” subissent des brimades et sont régulièrement renvoyés de leurs domaines par des personnes qui en revendiquent le titre de propriété sans aucun document justificatif.
Loukoumane WOROU TCHEHOU