Le viol, le chômage, la rétention des enfants dans les centres de santé pour non-paiement de factures de soins sont entre autres problèmes exposés par les enfants et jeunes du département de l’Atlantique, ce vendredi. La neuvième étape du relai de plaidoyer des enfants et jeunes du Bénin a été l’occasion pour ceux de l’Atlantique d’inviter leur préfet à se pencher davantage sur les actes qui portent atteinte à leurs droits.
Les cas de viol sur mineurs sont de plus en plus récurrents dans le département de l’Atlantique. Partagés entre insécurité et peur, les enfants ont évoqué avec le préfet Jean Claude Codjia, leurs inquiétudes et appelé au renforcement des actions pour garantir leur sécurité et la possibilité pour eux de grandir dans un environnement propice pour leur épanouissement. «Le viol est un crime qui détruit la victime, le viol nous arrache notre dignité », a affirmé Roscane Akotomé, représentant les enfants. Elle a assuré de l’engagement des jeunes et enfants à participer à la lutte contre le phénomène et plaidé pour une sensibilisation continue des potentiels auteurs et victimes sur les dangers du viol. Les règlements à l’amiable participent à l’enracinement du fléau. C’est pourquoi les enfants appellent à décourager à jamais cette pratique et à l’application sans faille des lois. Leur porte-parole a également insisté sur l’accessibilité d’une prise en charge totale, immédiate et systématique aux victimes et ce, de manière discrète. Roscane Akotomé recommande le renforcement de la prise en charge, du suivi des victimes et auteurs à travers la mise en place d’une unité spécialisée mobile composée de psychologues, médecins spécialistes en gestion des cas de viol.
Judith Dognon a à son tour fait part à l’autorité des défis qui freinent l’épanouissement des jeunes notamment le chômage. Avec ses pairs, ils plaident pour la promotion de l’entreprenariat agricole des jeunes. Elle a souhaité que les terres appartenant à la préfecture et non exploitées soient mises à la disposition des jeunes intéressés afin que ces derniers y développent des activités en lien avec l’agro business. L’autre problème évoqué par la représentante des jeunes est lié à la rétention dans les centres de santé des enfants et jeunes pour cause de non-paiement des frais de soin de santé. Ce qui les contraint à manquer les cours à l’école. « Le droit à la santé est un droit inaliénable pour tous », a dit Judith Dognon avant d’inviter le préfet d’instruire les mairies afin d’avoir des lignes budgétaires dédiées à ces cas. Enfin, elle a exprimé le vœu de rencontres fréquentes entre enfants, jeunes et l’autorité pour discuter des défis liés à la jeunesse et des actions qui peuvent être menées pour les relever.
Effort continu
La situation est préoccupante en témoigne le nombre de cas de viol enregistré en Août dernier dans le département. 55 cas selon le préfet Jean Claude Codjia qui rassure que des initiatives sont en cours. Le défi aujourd’hui est celui de l’anticipation pour éviter les viols et l’autorité y travaille avec son équipe. Il s’est engagé à travailler davantage pour renverser la tendance. L’harmonisation du coût de la délivrance du certificat médical et la gratuité des soins aux enfants en situation difficile sont des axes sur lesquels le préfet s’investit également. L’autorité a salué l’initiative de l’Unicef et rassuré de sa disponibilité à garantir aux enfants et jeunes de son département, leur protection.
Halilathou Dramane