L’Union Nationale des Syndicats de Travailleurs du Bénin a finalement décidé de réagir face à la polémique relative à l’imposition de la vaccination aux employés de la fonction publique et du privé. Ceci à travers une note signée par le Secrétaire Général de l’Union syndicale, Appolinaire K. AFFEWE, ce samedi 21 août.
L’UNSTB y dénonce « les menaces et intimidations des travailleurs » tout en invitant le gouvernement à faire preuve de flexibilité en ce qui concerne la vaccination des fonctionnaires.
Voir ci-dessous l’intégralité de la note:
UNION NATIONALE DES SYNDICATS DE TRAVAILLEURS DU BÉNIN (UNSTB)
Siège : Bourse du Travail, Cotonou, Bénin.
01 BP 69 Cotonou
Email : unstb@yahoo.fr
SiteWeb : www.unstb.com
—————————————————–
Déclaration de l’UNSTB sur les diverses pressions faites dans le cadre de la vaccination contre la Covid-19
HALTE AUX MENACES ET INTIMIDATIONS DES TRAVAILLEURS !
« Depuis le mois de décembre 2019, le monde entier est secoué par la pandémie à coronavirus Covid-19.
Face à la brusquerie de cette pandémie à laquelle le monde ne s’était pas préparé, tous les organismes humanitaires et les gouvernements se sont rendus à l’évidence de la fragilité de notre monde et du dispositif sanitaire planétaire. Dans cet élan, des mesures visant la protection ont été prises, aussi bien pour tenter de freiner la propagation du virus que pour protéger les personnes dans leurs différents déplacements. C’est ce qui justifie la prise des mesures dites barrières qui consistaient à :
-se laver les mains à l’eau et au savon;
-rester à une distance d’au moins 1m de son interlocuteur;
– tousser dans le coude;
– jeter les papiers à usage hygiénique dans des poubelles dédiées à cet effet;
-porter de cache-nez ou masques rendus obligatoires dans tous les lieux publics.
Ces mesures ont été renforcées par un cordon sanitaire et des mises en quarantaine par endroits. Les conséquences ont durablement impacté le quotidien des citoyens.
Dans la foulée, deux laboratoires étrangers ont mis au point des vaccins dont le Chinois Sinovac (en deux piqûres) et l’Américain Johnson and Johnson (en une piqûre). Le gouvernement du Bénin, à l’instar d’autres dans le monde, a lancé une campagne de vaccination contre la COVID-19.
Comme dans de nombreux pays, des réticences s’observent et sont dues au manque d’information et d’assurance des populations quant à l’efficacité, l’innocuité, l’efficience et aux effets secondaires desdits vaccins. Car, ce n’est pas le vaccin en soi qui pose problème.Ce sont les incertitudes qui entourent les effets secondaires qui sèment la panique dans le rang des populations.
Lorsque le gouvernement fait signer un acte de consentement dans lequel il est inscrit : *<<Je confirme qu’en cas d’effets indésirables en rapport avec la vaccination je ne porterai pas plainte ni contre le gouvernement ni contre les fabricants de vaccins et je me contenterai du mécanisme de compensation mis en place par le gouvernement>>*, non seulement le gouvernement se protège et dégage sa responsabilité, mais il en fait de même pour les fabricants de vaccins, précaution qui nourrit la réticence et la suspicion.
Dans ces conditions, il est normal que le citoyen soit réticent.
Dans ce contexte très sensible et tendu, certaines entreprises usent maladroitement depuis un certain temps de menaces pour obliger leurs employés à se faire vacciner. De plus en plus, certaines structures étatiques s’inscrivent aussi dans cette démarche d’imposition des vaccins aux travailleurs à travers la subordination des missions et voyages à la présentation du carnet de vaccination.
Il convient de rappeler que le droit à la santé est un droit inviolable de l’homme consacré et protégé par plusieurs instruments nationaux et internationaux.C’est un droit qui implique la liberté pour l’individu de choisir de se faire vacciner ou non, ce qui relève de l’éthique et requiert son accord préalable.
C’est pourquoi, face aux incertitudes qui entourent les vaccins contre la COVID-19, l’UNSTB s’oppose formellement à toute imposition desdits vaccins aux citoyens en général et aux travailleurs en particulier.
Elle suggère d’emprunter la voie du dialogue et de la sensibilisation pour amener les travailleurs à se faire vacciner plutôt que de procéder par des menaces de licenciement ou autres artifices pour imposer un vaccin pour lequel le gouvernement dégage sa responsabilité et celles des fabricants.
Comme au Sénégal où le gouvernement a interdit aux employeurs d’obliger les employés à se faire vacciner, l’UNSTB souhaite que le gouvernement béninois s’inscrive également dans cette dynamique.
L’UNSTB invite donc les employeurs et le gouvernement à mettre fin à la tendance voilée d’imposition du vaccin aux travailleurs observée cette semaine.
En tout état de cause, l’UNSTB continuera à jouer sa partition pour l’avènement d’une société juste et égalitaire où le citoyen bénéficie de soins appropriés avec, à la clé, des informations fiables, exemptes de toute approximation. Dans le doute, abstiens-toi ! dit le proverbe.
Enfin, l’UNSTB rend le gouvernement responsable des conséquences que l’imposition de la vaccination aux travailleurs pourrait avoir sur la santé des populations et le climat social. »
Fait à Cotonou, le 21 août 2021
Le SG/UNSTB
Appolinaire K. AFFEWE