Le message du chef de l’État à la veille de chaque 1er août est un exercice traditionnel. Cette année encore, Patrice Talon y a sacrifié. Son discours est plein de solennité, de détermination et d’espérance. Il l’a livré comme d’habitude, le 31 juillet. On retient que le Bénin se prend en main progressivement. Le président de la république a aussi annoncé la grâce à certains détenus. Découvrez l’intégralité de son discours.
Béninoises, Béninois,
Mes chers compatriotes,
La célébration de notre fête nationale, commémorative de notre indépendance, nous donne chaque fois l’occasion de célébrer ce que nous sommes : un pays souverain, un peuple fier et responsable, une nation qui enfin, se réalise et construit pas à pas mais résolument, son développement.
Une nation qui s’impose de la discipline et qui progresse. Une nation qui prend de plus en plus sa place sur la scène internationale, qui peut parler d’une voix forte, sans complexe mais sans prétention aucune.
Si nous y arrivons, c’est bien parce que nous avons enfin compris qu’il ne faut pas se contenter d’être seulement politiquement indépendant.
Mais qu’il faut surtout travailler, encore et encore, pour se développer, s’émanciper, pour ne pas dépendre de la charité des autres, afin d’être véritablement indépendant.
Cette volonté de nous développer nous aussi, nous a fait prendre conscience que notre destin est exclusivement entre nos mains et désormais à notre portée.
C’est elle qui explique les avancées remarquables qui nous permettent de construire pas à pas, dans tous les domaines, les fondamentaux de notre développement socioéconomique, en vue de notre mieux-être individuel et collectif.
C’est encore cette volonté, issue de notre nouvel état d’esprit, qui rend le Bénin si ambitieux et si laborieux.
Nous pouvons donc nous féliciter de cette nouvelle dynamique.
Nous pouvons être fiers de ce que nous sommes désormais capables de construire notre pays, et de réaliser l’essentiel de ce qui nous manque.
Certes, il nous reste encore beaucoup à faire pour renforcer nos capacités afin qu’aucune épreuve ne nous submerge.
Je n’en veux pour preuve que la pandémie de COVID-19 en cours.
Notre totale dépendance en ce qui concerne les matériels et les intrants de dépistage, ainsi que le vaccin, nous révèle combien le chemin est encore long.
Une chose est d’être capable, une autre est de réaliser. Or, réaliser requiert de la volonté, de l’effort, de la détermination et parfois du temps.
Toutes choses ayant caractérisé le parcours de ces autres nations, développées, que nous regardons avec tant d’envie, et qui ne cessent de nous montrer que l’aide et la solidarité ont bien des limites.
Mes chers compatriotes,
Fort de notre potentiel, de notre nouvel état d’esprit et des succès que nous réalisons désormais, le temps que nous mettrons pour franchir les paliers restants sera beaucoup moins long que le temps perdu.
Car nous avons enfin commencé réellement à matérialiser notre indépendance. Et cet élan, nous le garderons à jamais.
Mes chers compatriotes,
Bâtir une nation moderne qui offre les mêmes chances de réussite à tous, passe aussi par des actions volontaristes, en faveur de certaines couches de la société.
A cet égard, mon Gouvernement a montré sa détermination à lutter contre toutes les formes de discriminations et de violences faites aux femmes et aux filles.
C’est le sens de la mise en place de l’Institut national de la Femme, nouvelle formule.
Il traduit notre volonté de protéger et de promouvoir la femme béninoise, mais aussi de favoriser son émancipation.
Ce faisant, j’en suis convaincu, nous aurons créé les conditions du développement équilibré de notre pays.
Un chantier sur lequel les femmes apporteront toute leur contribution.
Elles seront ainsi réhabilitées en tant que composante indispensable de la société.
C’est pourquoi, j’en appelle à un sursaut collectif afin que chacun adhère à cet idéal.
Béninoises, Béninois,
Un autre levier de développement qui nécessite une action hardie, c’est l’éducation et la formation de nos enfants.
A cet effet, nous avons déjà initié des réformes pour leur garantir une bonne formation adaptée à nos besoins.
L’objectif poursuivi est de les préparer à s’occuper des défis de leur époque.
Tout comme l’éducation et la formation, la décentralisation est un secteur qui nous préoccupe particulièrement.
Pour engager la transformation qualitative de toutes nos communes, en vue d’y améliorer les conditions de vie, j’ai demandé au Gouvernement de procéder, en lien avec l’Association nationale des Communes du Bénin, à une réforme ambitieuse de la gouvernance locale.
Les textes qui organisent nos communes, ainsi que les outils de leur gestion, seront donc revus en conséquence.
A l’avenir, nos collectivités locales devront être mieux gouvernées afin de devenir réellement des espaces de développement et d’épanouissement du citoyen.
Cela ne saurait se faire sans la garantie de la sécurité sur toute l’étendue du territoire national.
C’est pourquoi, les mesures que nous avons prises dans le cadre de la lutte contre l’insécurité et le terrorisme, seront maintenues et renforcées.
Ces fléaux, nous le savons, troublent la quiétude des nations et compromettent leur développement.
Enfants du Bénin, notre foi en notre patrie, notre volonté de la voir de plus en plus forte et respectée, commandent de conjuguer nos efforts.
Nous savons qu’ensemble nous avons toujours été plus forts face aux défis.
Je ne doute donc pas que chacun de vous restera disponible et engagé pour notre indépendance effective.
C’est de même que je veux pouvoir compter sur ceux de nos concitoyens qui ont perdu leur liberté, et qui vont bénéficier de la mesure de grâce que je leur accorde, conformément aux lois de la République, parce qu’ils en remplissent les conditions.
J’attends d’eux, nous attendons tous d’eux, qu’ils s’améliorent et qu’ils prennent leur part de l’œuvre de développement de notre pays.
Mes chers compatriotes,
Bonne fête nationale.