Le centre de santé de Guéné, dans la commune de Malanville, a été le théâtre d’une scène effroyable. Biba voulant mettre au monde son bébé est passée de vie à trépas sous l’incroyable passivité de la sage-femme, de garde ce jour-là. C’est sa tante, présente sur les lieux, qui raconte les faits s’étant déroulés dans la nuit du vendredi 11 juin au samedi 12 juin. Selon nos informations, le tribunal de Malanville s’est déjà saisi du dossier.
C’est tard dans la nuit que Biba, sur le point d’accoucher, a fait irruption au niveau de la maternité du centre de santé de Guéné. Très bien accueillie par les aides-soignantes, elle ne souffre d’aucune complication, selon sa tante qui l’a accompagnée. « Elle ne s’est plainte d’aucun malaise. Elle est venue simplement pour l’accouchement », a-t-elle affirmé.
Très vite, les aides-soignantes ont essayé de lui prodiguer les premiers soins afin de faciliter le travail. Le temps passe et les choses commencent à se compliquer. Les agents de santé font le nécessaire mais la patiente, malgré ses efforts, a du mal à accoucher. Alertée depuis l’arrivée de cette dernière, la sage-femme qui se reposait dans une autre salle, ne se serait pas souciée de son cas.
« Quand ils ont appelé la sage-femme pour venir voir ce que les Aides soignantes et la patiente sont entrain de faire, elle n’a pas daigné répondre à l’appel », poursuit sa tante.
Des heures passent et la patiente commence à s’affaiblir sous le regard impuissant des aides-soignantes et sa tante. « Maman, je suis fatigué », a-t-elle lancé à sa tante qui espérait que la sage-femme leur donnerait l’autorisation d’un transfert vers l’hôpital de zone de Malanville. Malheureusement, la mère et le bébé succomberont sur le coup de cette longue et interminable attente.
Ce n’est qu’à ce moment que la fameuse sage-femme aurait fait son apparition. Elle n’a pu voir que le résultat de sa négligence tout au long de la nuit. Depuis cette tragédie, plusieurs voies (avec en tête la famille de la défunte) s’élèvent pour que justice soit faite. Une enquête a justement été ouverte afin de situer les responsabilités. Quant à la tante, évidemment meurtrie et témoin directe de la scène, elle s’en remet à la loi divine :
« J’ai vu pour moi, il reste la rétribution que Dieu fera à chacun pour sa part de responsabilité dans ce drame. Si c’est comme ça qu’il faut traiter les patients, j’ai vu son “effort”. Je la “remercie” pour le fait de n’avoir pas transférer ma nièce en la laissant mourir ».
Mouhamed Bouhari