À la veille du dernier message sur l’état de la Nation du président Patrice Talon, prévu ce mardi 23 décembre 2025 devant l’Assemblée nationale, une grande partie des Béninois retient son souffle. À cinq mois de la fin de son mandat, ce rendez-vous historique suscite autant d’attentes que d’interrogations. Dans les foyers comme dans les cercles d’analystes, beaucoup espèrent un discours rassembleur, apaisé, capable de refermer les blessures politiques et sociales accumulées au fil des années. Les observateurs estiment en effet que le climat actuel de tensions n’arrange personne, ni les opposants, ni les mouvanciers, encore moins les citoyens ordinaires préoccupés par leur quotidien.
Sur le fond, le chef de l’État devrait dresser le bilan de ses deux mandats, mettant en avant les réformes institutionnelles, les infrastructures, la gouvernance économique et les avancées dans les secteurs clés comme l’énergie, l’eau, l’éducation et la santé. Il évoquera également les défis sécuritaires, notamment la tentative de coup d’État du 7 décembre 2025, et les mesures prises pour préserver la stabilité du pays. Mais au-delà des chiffres et des réalisations, l’opinion publique attend surtout le ton qui sera employé : un ton d’apaisement, de responsabilité et de hauteur d’État, à la mesure de la portée historique de cette ultime adresse.
Toutefois, une question persiste dans l’esprit de nombreux Béninois : en dehors du rappel d’un passé qualifié par certains de honteux, Patrice Talon sortira-t-il encore des discours offensifs contre des acteurs politiques critiques de sa gouvernance ? Beaucoup espèrent que ce dernier message ne sera pas un règlement de comptes, mais plutôt un appel sincère à l’unité nationale et à la solidarité. À l’heure où le Bénin s’apprête à tourner une page importante de son histoire politique, les citoyens souhaitent entendre un président rassembleur, soucieux de laisser en héritage un climat apaisé, propice à la continuité républicaine et à la cohésion nationale.
















