L’interpellation du député Sounon Boké Soumaila par la Police nationale, en pleine session budgétaire et malgré son immunité parlementaire, continue de susciter une vive polémique sur la scène politique béninoise. À travers une série de questions d’actualité adressées au gouvernement, l’honorable Habib Woroucoubou, député du parti d’opposition Les Démocrates et élu de la 8ᵉ circonscription électorale, alerte sur ce qu’il qualifie de grave entorse aux principes constitutionnels et aux règles démocratiques.
Selon les faits rapportés, le mardi 16 décembre 2025, alors qu’il se rendait à une banque pour une opération strictement personnelle, l’honorable Sounon Boké Soumaila a été interpellé par un important dispositif policier. Une arrestation jugée d’autant plus préoccupante qu’elle est intervenue sans autorisation préalable de l’Assemblée nationale, en violation, selon l’élu Woroucoubou, des dispositions de l’article 90 de la Constitution et de l’article 69.2 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, qui protègent les députés contre toute poursuite ou arrestation en période de session, sauf en cas de flagrant délit strictement établi.
Dans son argumentaire, l’élu rappelle également la définition rigoureuse du flagrant délit telle que prévue par l’article 47 du Code de procédure pénale, soulignant que l’acte reproché au député serait survenu plus de huit jours avant son interpellation, ce qui exclurait, selon lui, toute qualification légale de flagrance. Pour Habib Woroucoubou, cette affaire dépasse le cas individuel du député interpellé et pose une question fondamentale sur le respect de l’immunité parlementaire, l’équilibre des pouvoirs et l’état de droit au Bénin.
S’appuyant sur l’article 110 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, le député de la 8ᵉ circonscription électorale invite ainsi le gouvernement à apporter des clarifications précises et publiques à la représentation nationale, à travers les interrogations suivantes, restées jusqu’ici sans réponse officielle :
Questions d’actualité posées au gouvernement
OBJET : Interpellation de l’honorable SOUNON BOKE Soumaila, député à l’Assemblée nationale par la Police malgré son immunité parlementaire et en pleine session budgétaire
Pourquoi en violation du code de procédure pénale, le député est arrêté hors un cas de flagrance en ce que son interpellation est intervenue plus de huit (08) jours après l’acte qu’on lui reproche ?
Un lien a-t-il été établi entre les auteurs de la tentative de coup de force survenue le dimanche 7 décembre 2025 et le député en question ?
En cas de flagrant délit supposé, le gouvernement peut-il nous expliquer de quoi retourne une telle flagrance liée à une tentative de coup de force survenue le 7 décembre 2025 ?
En cas d’apologie supposée de coup d’État reprochée au député, le gouvernement peut-il nous expliquer de quoi retourne une telle flagrance dans ce cas précis ?
Pourquoi le gouvernement a-t-il choisi de jeter son dévolu sur un député, plutôt que de poursuivre les vrais auteurs de la tentative de coup de force ?
Pourquoi le gouvernement a-t-il choisi de s’acharner sur un député, plutôt que de faire un examen réel de la crise qui secoue le pays ?
Quel sens le gouvernement donne-t-il à l’immunité parlementaire dans notre pays ?















