La sortie médiatique du président Patrice Talon n’aura surpris ni les observateurs avertis ni une grande partie de l’opinion publique béninoise. Les sujets abordés lors de cette conférence de presse — la nouvelle Constitution promulguée ce mercredi, la trajectoire politique du pays et la récente tentative de coup d’État — figuraient déjà en tête des attentes. Beaucoup de Béninois savaient que le Chef de l’État reviendrait sur ces dossiers sensibles, tant ils structurent l’actualité nationale depuis plusieurs semaines. À ce titre, l’exercice de communication présidentielle s’est inscrit dans une continuité prévisible, sans véritable annonce majeure ni inflexion notable.
Là où une frange de l’opinion espérait toutefois un ton plus conciliant, Patrice Talon est resté fidèle à la posture qui le caractérise depuis son accession au pouvoir. En sa qualité de « père de la nation », certains attendaient un discours plus apaisant, capable de rassurer au-delà des clivages et de tendre la main à une population parfois éprouvée par les tensions politiques. Mais le président a préféré réaffirmer, sans détour, la légitimité de ses choix et la cohérence de sa démarche, notamment sur la réforme constitutionnelle et la gestion des menaces sécuritaires. Une fermeté qui, si elle rassure ses partisans, laisse sceptiques ceux qui espéraient un signal d’ouverture.
Au final, cette conférence de presse apparaît moins comme un moment de réconciliation nationale que comme une confirmation de ligne. Patrice Talon n’a ni dévié de son cap ni modifié son registre : gouverner avec rigueur, assumer les décisions prises et laisser peu de place à l’émotion politique. Une constance qui force la reconnaissance de la cohérence, mais qui nourrit aussi le sentiment, chez de nombreux Béninois, que le pouvoir reste peu perméable aux attentes d’apaisement et de dialogue dans un contexte national encore marqué par les tensions et les interrogations sur l’avenir démocratique du pays.
















