L’arrestation de Pouran Nazemi, le 12 décembre à Mashhad, en même temps que la prix Nobel de la paix Narges Mohammadi et d’autres militantes et défenseurs des droits humains, suscite une vive inquiétude. Selon sa sœur, Mahshid Nazemi, les personnes interpellées ont brièvement pu contacter leurs familles le jour même pour signaler qu’elles étaient détenues ensemble, avant que toute communication ne soit coupée. Ce n’est que plusieurs jours plus tard, sous la pression médiatique et la mobilisation sur les réseaux sociaux, que Pouran Nazemi a pu joindre sa mère. Elle se dit en bonne santé, mais ignore toujours le lieu exact de sa détention ainsi que les charges retenues contre elle.
D’après les proches et les organisations de défense des droits humains, le nombre réel d’arrestations serait supérieur au chiffre officiel annoncé par les autorités iraniennes. Si le régime évoque 39 personnes interpellées, les familles en dénombrent près d’une cinquantaine. Certaines ont été libérées sous caution, mais l’identité de tous les détenus reste inconnue. À l’exception des cas très médiatisés de Narges Mohammadi et de la photojournaliste Alieh Motalebzadeh, la majorité des familles n’ont reçu aucune information sur les accusations portées ni sur l’accès aux soins pour leurs proches.
Ces arrestations ont eu lieu lors d’une cérémonie en hommage à l’avocat et défenseur des prisonniers Khosrow Alikordi, décédé dans des circonstances jugées suspectes. Pour Mahshid Nazemi, cette répression était planifiée : la veille, une cérémonie similaire s’était déroulée sans heurts en l’absence de figures connues de l’opposition. À Mashhad, en revanche, la présence d’activistes politiques et de personnalités de la société civile venues de tout le pays aurait motivé une intervention ciblée des forces de sécurité. L’objectif, selon elle, est clair : intimider et réduire au silence les voix critiques du régime.
















