L’annonce faite mercredi par Israël sur une possible réouverture « dans les prochains jours » du point de passage de Rafah a ravivé l’attention internationale sur un dossier hautement sensible. Selon le Cogat, l’organisme du ministère israélien de la Défense en charge des affaires civiles dans les Territoires palestiniens, cette mesure s’inscrirait dans le cadre du plan de paix américain pour Gaza et viserait à permettre la sortie de résidents vers l’Égypte. L’ouverture se ferait, précise-t-il, en coordination avec l’Égypte et l’Union européenne. Cette déclaration intervient au lendemain d’un échange téléphonique entre Donald Trump et Benyamin Netanyahu, signe de l’activisme diplomatique entourant la mise en œuvre du plan américain.
Mais au Caire, la réaction a été immédiate et ferme : aucun accord n’a été conclu avec Israël. Les autorités égyptiennes ont démenti vouloir ouvrir Rafah uniquement pour les sorties, rappelant que toute décision doit respecter le principe de circulation dans les deux sens. L’Égypte insiste sur le cadre fixé par le plan Trump : entrée et sortie possibles, sans exception. Une source officielle a ajouté que seuls les blessés, les malades et les cas humanitaires seraient autorisés à passer vers l’Égypte, tout en martelant le refus catégorique du pays d’accepter un déplacement forcé de Palestiniens vers le Sinaï. Le Caire promet également d’informer Washington et les médiateurs internationaux de sa position inchangée sur la question.
Cette divergence publique entre Israël et l’Égypte souligne les tensions autour de la gestion du point de passage de Rafah, rouvert brièvement en janvier 2025 lors d’une précédente trêve. Si Israël affirme vouloir avancer sur les engagements du plan de paix, les critères d’autorisation pour les Palestiniens souhaitant sortir demeurent flous et suscitent interrogations. En attendant une clarification, Rafah reste au cœur d’un bras de fer diplomatique où s’affrontent considérations sécuritaires, enjeux humanitaires et calculs politiques régionaux. Le sort de milliers de Gazaouis dépendra des compromis — ou des désaccords persistants — entre les parties impliquées.
Source : RFI















