Les États-Unis ont soumis à Kiev une nouvelle proposition de paix qui suscite de vives inquiétudes au sein du gouvernement ukrainien. Le plan, transmis le mercredi 19 novembre par des émissaires américains, reprendrait largement les exigences formulées depuis plusieurs années par Moscou, notamment la cession de territoires sous contrôle total ou partiel de l’armée russe. Le document, présenté comme une base de discussion, prévoit également une réduction drastique des forces armées ukrainiennes, qui passeraient de plus de 900 000 militaires mobilisés depuis le début du conflit à seulement 400 000. Une perspective perçue à Kiev comme un affaiblissement stratégique inacceptable au moment où les combats se poursuivent sur plusieurs fronts.
Selon un haut responsable ukrainien, cette proposition « ressemble davantage aux conditions de capitulation imposées par Moscou qu’à une véritable feuille de route pour la paix ». Elle stipule notamment la reconnaissance par Kiev de l’annexion de la Crimée, mais aussi des régions de Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson, annexées par la Russie en 2022 et toujours partiellement contestées. Le plan exigerait en outre que l’Ukraine renonce à ses armes à longue portée, limitant fortement sa capacité de défense. « Nous recevons des signaux disant que nous devons accepter ce plan, mais rien n’est clair quant aux concessions que la Russie ferait en retour », a précisé la même source, laissant planer le doute sur les véritables intentions diplomatiques de Washington sous l’administration Trump.
Ce projet intervient alors que près de 20 % du territoire ukrainien demeure occupé par les forces russes et que les négociations de paix sont au point mort depuis plusieurs mois. Le président Donald Trump, engagé depuis le début de l’année 2025 dans une stratégie de rapprochement avec Vladimir Poutine, peine toujours à obtenir des avancées concrètes malgré ses pressions sur les deux parties. Après avoir alterné les reproches envers Kiev et Moscou, il a d’ailleurs fini par imposer en octobre des sanctions ciblées contre le secteur pétrolier russe. Dans ce contexte tendu, ce « plan de paix » apparaît pour de nombreux analystes comme une proposition prématurée et peu réaliste, tant que Moscou maintient ses exigences maximalistes et que Kiev refuse toute concession territoriale.















