Le Mali a célébré dans la nuit du dimanche 21 au lundi 22 septembre 2025 son 65e anniversaire d’indépendance dans une atmosphère mêlant faste et démonstration de puissance. À Bamako, le ciel s’est illuminé d’un spectaculaire ballet de drones lancé depuis le Centre international de conférence, formant tour à tour les portraits du président Assimi Goïta, les symboles des Forces armées maliennes ainsi que des images du patrimoine historique, à l’instar de la mosquée de Djenné et du tombeau des Askia. Cette mise en scène visait à marquer non seulement l’indépendance du pays mais aussi les cinq ans de gouvernance du chef de la junte, présenté comme l’artisan d’un Mali souverain et résistant.
Dans son adresse à la Nation, le président Goïta a vanté les progrès réalisés par l’armée, affirmant qu’elle avait « réaffirmé la souveraineté du Mali sur toute l’étendue du territoire ». Selon lui, les attaques persistantes des groupes armés et terroristes ne seraient que la preuve du désarroi de leurs auteurs face à la pression exercée par les forces maliennes. Le ton du discours, empreint de fierté militaire et de résilience nationale, a cherché à renforcer la confiance des Maliens en leurs institutions et en la capacité du pays à surmonter ses épreuves sécuritaires.
Mais en contrepoint de ces célébrations, la réalité du terrain est venue rappeler les fragilités persistantes. Le même jour, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim) a diffusé une vidéo montrant plusieurs soldats maliens et alliés burkinabè en captivité, certains depuis plus de deux ans. Ces prisonniers appellent à des négociations pour leur libération, illustrant la complexité de la lutte engagée par Bamako et Ouagadougou contre l’insurrection. Entre la fête et l’épreuve, la commémoration de l’indépendance 2025 révèle ainsi les deux visages d’un Mali en quête d’unité et de stabilité durable.
Source : RFI