La France a connu ce mercredi 10 septembre 2025 une journée de mobilisation d’ampleur, marquée par le mouvement citoyen « Bloquons tout », né sur les réseaux sociaux cet été. Dans un contexte de tensions économiques, sociales et politiques, près de 200 000 manifestants selon le ministère de l’Intérieur, et 250 000 selon la CGT, ont battu le pavé dans tout le pays. En tout, 812 rassemblements et blocages ont été recensés, traduisant un ras-le-bol généralisé.
Si la matinée a été globalement calme, des incidents ont émaillé plusieurs cortèges dans l’après-midi, notamment à Paris et dans certaines grandes villes. Les forces de l’ordre ont procédé à 470 interpellations sur la journée, dont 203 en région parisienne. Le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, a salué la « mise en échec de ceux qui voulaient bloquer le pays », rappelant que 80 000 policiers et gendarmes avaient été déployés, dont 6 000 dans la capitale, avec pour consigne stricte d’empêcher toute dégradation ou paralysie des infrastructures stratégiques.
Cette mobilisation intervient dans un climat politique déjà fragilisé par la nomination, la veille, de Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre, après l’éviction de François Bayrou. Pour beaucoup, ce changement à la tête du gouvernement n’a pas apaisé les tensions, mais semble au contraire avoir nourri le sentiment de défiance exprimé dans la rue. Reste désormais à savoir si le mouvement « Bloquons tout » s’inscrira dans la durée, ou s’il ne sera qu’un épisode ponctuel de contestation dans une rentrée sociale particulièrement agitée.
Source : RFI