La saignée semble désormais irréversible au sein des Forces Cauris pour un Bénin Émergent (Fcbe). Après plusieurs vagues de démissions dans diverses localités du pays, c’est à Kandi que le parti a enregistré ses dernières pertes, confirmant l’hémorragie qui fragilise ses assises. Le cauris, jadis symbole d’une formation politique de poids, se retrouve aujourd’hui affaibli et presque jeté aux enchères. La Fcbe, minée par des départs en cascade et un désenchantement généralisé, peine à exister face à la concurrence politique et à ses propres incohérences.
Les ténors restés dans le parti n’échappent pas aux critiques : nombreux sont ceux qui, autrefois figures de proue de l’opposition, affichent désormais une proximité assumée avec le pouvoir en place. Cette attitude, perçue comme une trahison de l’idéal originel, a entamé la crédibilité du parti. En réalité, la Fcbe n’est plus que l’ombre d’elle-même, sans base électorale solide ni ligne politique claire. La formation se maintient sous oxygène, sans réussir à convaincre ni à rassembler, au moment où d’autres forces d’opposition, notamment Les Démocrates de Boni Yayi, prennent toute la lumière.
Il faut rappeler que le dernier souffle électoral de la Fcbe remonte aux communales de 2020, où le parti avait réussi à sauver quelques positions grâce au nom de Boni Yayi. Mais ce sursaut n’aura été qu’un baroud d’honneur. Aux législatives suivantes, la présence effective de Boni Yayi dans l’arène politique a redonné vie aux Démocrates, reléguant définitivement la Fcbe au second plan. Aujourd’hui, la question n’est plus de savoir si la Fcbe pourra renaître, mais plutôt si elle a encore une raison d’exister sur l’échiquier politique béninois.