Dans la nuit du mardi 22 juillet 2025, un immeuble en chantier à trois niveaux s’est effondré à Togbin, dans la commune d’Abomey-Calavi. Le drame a failli emporter trois jeunes apprentis présents sur les lieux. Par miracle, aucun décès n’a été enregistré. Deux des jeunes ont réussi à s’échapper à temps, tandis que le troisième, coincé sous les décombres, a été secouru après plusieurs heures d’intervention par les sapeurs-pompiers, avec le soutien des riverains. Le jeune maçon de 15 ans a été conduit à l’hôpital pour des soins.
Mais cet incident relance une question préoccupante : qu’est-ce qui a pu entraîner un effondrement aussi rapide d’un bâtiment encore en construction ? De nombreux observateurs pointent du doigt la faible qualité des matériaux utilisés, le non-respect des normes techniques ou encore l’absence de contrôle rigoureux des travaux. Dans un contexte où les chantiers poussent comme des champignons dans la périphérie de Cotonou, la question de la compétence des entrepreneurs, du suivi des ingénieurs et de l’encadrement des apprentis reste entière. À Togbin, comme ailleurs, beaucoup redoutent qu’un tel scénario ne se reproduise, avec cette fois des conséquences plus tragiques.
Face à cette situation, des mesures fermes s’imposent. Il est urgent de renforcer les inspections des chantiers par les services techniques communaux et de sanctionner sévèrement les contrevenants aux normes de construction. Les autorités locales doivent également imposer un encadrement strict des apprentis sur les sites de travaux. Enfin, une politique rigoureuse de délivrance des permis de construire, adossée à des audits techniques systématiques, pourrait éviter que les habitations deviennent des pièges mortels. Car si les victimes de cette nuit s’en sortent avec la vie sauve, le danger, lui, plane encore sur bien d’autres chantiers du pays.