La situation humanitaire dans la bande de Gaza franchit un nouveau seuil d’alerte, alors que l’armée israélienne a mené, lundi 21 juillet, une attaque sur Deir al-Balah, au centre de l’enclave. Cette ville, qui abrite plusieurs bureaux d’organisations humanitaires, devient un nouveau foyer d’instabilité, entravant gravement les opérations d’aide. Antoine Renard, directeur du Programme alimentaire mondial (PAM) pour la Palestine, qualifie la situation de « bien au-delà du chaotique », évoquant une détresse alimentaire extrême qui s’aggrave de jour en jour.
Selon le responsable onusien, toute nouvelle opération militaire entraîne automatiquement des déplacements massifs de populations, ce qui rend la distribution de l’aide alimentaire presque impossible. « On parle déjà de 50 000 à 80 000 personnes déplacées », indique-t-il. Chaque déplacement signifie pour les civils la perte de repères vitaux : accès à l’eau, aux points de distribution, aux abris. Dans une zone où presque chaque habitant a déjà été contraint de fuir une ou plusieurs fois, la résilience s’épuise dangereusement.
En plus de la souffrance des populations, ce sont les efforts des humanitaires qui se trouvent à nouveau paralysés. Les convois d’aide sont retardés, les bases logistiques menacées, et le suivi des populations déplacées devient un défi colossal. Le PAM, à l’instar d’autres agences, s’inquiète désormais de ne plus pouvoir répondre aux besoins alimentaires urgents de centaines de milliers de personnes. À Gaza, le spectre d’une famine incontrôlable plane, dans l’indifférence croissante d’un monde habitué à l’horreur.