La situation devient de plus en plus préoccupante pour l’Union Progressiste le Renouveau (UPR), longtemps considérée comme la première force politique du Bénin depuis la réforme du système partisan. En l’espace de quelques semaines, le parti a enregistré une série de démissions qui fragilisent son socle local et interrogent sur sa stabilité à moyen terme. La plus récente est celle de la Cheffe d’Arrondissement de Banikoara Centre, qui a décidé de jeter l’éponge. Avant elle, c’est le CA de Tanguiéta qui s’est désolidarisé du parti, suivi de plusieurs départs signalés à Djidja, dont celui de l’ancien maire de la commune.
Ce malaise ne se limite pas au nord ou au centre du pays. À Porto-Novo, le séisme a été encore plus retentissant avec la démission fracassante du Parti du Renouveau Démocratique (PRD), jusque-là allié de l’UPR. Ce retrait stratégique a provoqué un véritable exode : plus de 400 militants ont claqué la porte du parti dans la capitale. Ces départs, loin d’être isolés, traduisent un effritement silencieux mais persistant de l’influence de l’UPR dans les bases territoriales, pourtant cruciales à moins d’un an des prochaines grandes échéances électorales.
Dans un contexte où l’UPR se réclame toujours comme la première force politique du pays, ces défections en série soulèvent une interrogation légitime : sommes-nous témoins d’un effondrement irréversible de l’un des piliers de la mouvance présidentielle ? Si les responsables du parti minimisent pour l’instant ces départs, les observateurs y voient les signes annonciateurs d’un profond malaise interne. Et ce malaise pourrait bien ouvrir la voie à une recomposition politique inattendue.