Le Parlement français a définitivement adopté, ce mercredi 9 juillet 2025, une loi controversée portant la durée maximale de rétention administrative à 210 jours pour les étrangers jugés particulièrement dangereux. Défendue avec vigueur par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, cette mesure vise à renforcer l’efficacité des expulsions dans les cas les plus graves, notamment en réponse à des drames récents comme l’assassinat de Philippine, une étudiante tuée à Paris en 2024 par un ressortissant étranger sous obligation de quitter le territoire. Pour le gouvernement, ce texte constitue un outil de « protection des Français », selon les mots du ministre devant le Sénat.
Votée à 303 voix contre 168 à l’Assemblée nationale et adoptée par le Sénat par 228 voix contre 108, cette extension du délai de rétention suscite de vives critiques à gauche et parmi les associations de défense des droits humains. Celles-ci dénoncent un durcissement inutile et stigmatisant, qui risque de banaliser l’enfermement administratif en dehors de tout cadre judiciaire. Pour les opposants, cette loi flirte dangereusement avec une logique sécuritaire aveugle, au détriment des principes fondamentaux du droit et de l’équilibre entre sécurité et liberté.
Le texte, amendé notamment par feu le député Olivier Marleix, prévoit que la nouvelle durée s’applique aux étrangers condamnés pour des faits graves (meurtre, viol, trafic de drogue…) ou considérés comme représentant une menace d’une gravité particulière pour l’ordre public. Si ses partisans y voient une réponse ferme aux carences administratives passées, ses détracteurs craignent une dérive généralisée et appellent à une vigilance renforcée dans l’application de la loi. À l’approche des élections européennes, le sujet de l’immigration continue d’alimenter les tensions politiques et les débats de société en France.