Ganiou Soglo a confirmé dimanche 6 juillet, lors d’un passage télévisé, qu’il « tiendra coûte que coûte » la promesse faite à sa mère Rosine Vieyra Soglo : remettre sur pied La Renaissance du Bénin (RB), formation historique fondée en 1992 pour soutenir l’ancien président Nicéphore Soglo. Héritier d’un parti qui fut la première force à l’Assemblée en 1995, l’ex-ministre entend « raviver l’esprit de la résistance démocratique » et offrir à l’opposition un nouveau foyer politique, à l’heure où plusieurs figures contestataires se disent marginalisées par le pouvoir en place.
Pour Ganiou Soglo, l’obstacle principal porte un nom : la réforme du système partisan. Adoptée en 2018, la nouvelle Charte des partis impose une implantation nationale très coûteuse (au moins 15 membres fondateurs par commune, soit 1 155 adhérents) et conditionne le financement public au fait d’occuper au minimum 20 % des sièges à l’Assemblée. À cela s’ajoute la menace de suspension pure et simple par le ministre de l’Intérieur en cas de « violations graves ». Autant de verrous qui, selon lui, ont provoqué la mise en sommeil d’anciennes formations, dont la RB, au profit de structures proches de la majorité.
Le benjamin du clan Soglo juge néanmoins que le contexte, à un an des élections générales de 2026, offre « une fenêtre stratégique » : il compte lancer une vaste campagne d’adhésions, rallier d’anciens cadres de la RB et mutualiser les forces de l’opposition pour atteindre le seuil légal de représentativité. « Il faudra du temps et des sacrifices, mais la RB renaîtra », assure-t-il, misant sur la symbolique forte d’un parti « construit pour et par les Béninois » afin de peser à nouveau sur la scène politique nationale.