Lundi 7 juillet 2025, Roman Starovoït, 53 ans, a été retrouvé mort d’une balle dans la tête à bord de sa voiture dans la banlieue d’Odintsovo, seulement quelques heures après que Vladimir Poutine l’avait démis de ses fonctions de ministre des Transports. Le Comité d’enquête russe privilégie la thèse du suicide ; un pistolet appartenant au défunt a été découvert près du corps. Ces faits surviennent dans un contexte de remaniement ministériel éclair : un décret présidentiel, publié le même jour, ne motivait pas ce limogeage tandis que le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov insistait sur le caractère « souverain » de la décision et niait toute « perte de confiance » officielle.
Starovoït n’occupait le portefeuille des Transports que depuis mai 2024, après avoir gouverné la région frontalière de Koursk (2019-2024). Des médias russes et occidentaux rappellent qu’il pouvait être inquiété par une enquête sur le détournement présumé de 19,4 milliards de roubles destinés à la construction de fortifications antiaériennes dans sa région d’origine ; son successeur, Alexeï Smirnov, déjà inculpé, aurait cité son nom devant les enquêteurs. Parallèlement, son ministère faisait face aux fermetures répétées d’aéroports provoquées par des drones ukrainiens – près de 500 vols annulés le week-end dernier –, un dossier explosif qui aurait aggravé la pression politique. Son ancien adjoint Andreï Nikitine a été immédiatement nommé pour redresser un secteur malmené par la guerre et la pénurie de pièces détachées.
L’agenda précis des dernières heures du ministre reste flou : certaines sources affirment qu’il aurait encore participé à une réunion d’urgence dimanche, d’autres qu’il se serait ôté la vie dans la nuit de samedi à dimanche, soit avant l’annonce officielle de son renvoi. Cette chronologie incertaine nourrit les spéculations sur une possible pression judiciaire ou politique de dernière minute. Quoi qu’il en soit, la disparition violente de Roman Starovoït s’ajoute à une série de morts mystérieuses touchant de hauts responsables russes depuis le début de la guerre contre l’Ukraine, relançant les interrogations sur les luttes internes au sommet du pouvoir et sur le climat d’impunité entourant les affaires de corruption majeures.