Depuis les élections présidentielles d’avril 2021, Gafarou Assouma, résidant à Parakou, est dans le viseur de la justice béninoise. L’homme est accusé d’avoir filmé une scène de bourrage d’urnes dans un centre de vote du nord-Bénin, et d’avoir diffusé la vidéo sur les réseaux sociaux. Cette séquence, devenue virale, a suscité un tollé à l’époque, alimentant les soupçons de fraude électorale. Mais au lieu de faire l’objet d’une enquête pour établir les faits, c’est son auteur présumé qui est depuis lors recherché pour “atteinte à la sécurité et à l’ordre public” via les réseaux numériques.
Conformément au Code du numérique en vigueur au Bénin, la diffusion de contenus jugés sensibles, susceptibles de troubler l’ordre public ou de porter atteinte à l’image des institutions de la République, est passible de sanctions pénales. Selon plusieurs sources proches du dossier, un mandat aurait été émis à l’encontre de Gafarou Assouma, dont les proches dénoncent une répression politique déguisée. À ce jour, l’intéressé reste introuvable, contraint, selon certaines informations non officielles, à vivre dans la clandestinité. Cette affaire continue d’alimenter le débat sur la liberté d’expression et le traitement réservé aux lanceurs d’alerte au Bénin.