Le politologue béninois Richard Boni Ouorou, connu pour ses analyses critiques sur la gouvernance en Afrique, vient de faire une entrée fracassante et malheureuse dans l’arène politique. Arrêté ce jeudi 15 mai à Cotonou avec plusieurs membres de son jeune parti Le Libéral, il est soupçonné d’avoir trempé dans une affaire de corruption liée à l’obtention du récépissé provisoire auprès du ministère de l’Intérieur. Une affaire qui montre, une fois de plus, que la science politique dans les livres n’est pas toujours un viatique dans le champ politique réel.
Malgré son expertise théorique, Richard Boni Ouorou semble avoir sous-estimé les pièges et les pratiques opaques qui jalonnent la vie politique béninoise. Selon l’enquête en cours, son équipe aurait tenté de soudoyer des agents du ministère pour accélérer les démarches administratives. Deux hauts cadres, dont le Directeur des partis politiques, ont déjà été placés en garde à vue dans cette affaire, laissant penser à un vaste système de compromissions.
Cette arrestation intervient à un moment crucial pour celui qui ambitionnait de réformer le système de l’intérieur. Mais son image d’intellectuel engagé risque aujourd’hui de se brouiller durablement. L’affaire rappelle que la politique active obéit à des logiques bien différentes des débats d’idées, et que le passage de la théorie à la pratique peut être semé d’embûches, surtout quand l’éthique vacille dès les premiers pas.