Ce mercredi 30 avril 2025, l’église Bon Pasteur de Cotonou a accueilli une messe d’action de grâce à l’occasion de l’anniversaire de l’ancienne Garde des Sceaux, Reckya Madougou, figure politique majeure du Bénin et native de Parakou. Initiée par le Mouvement pour la Réconciliation Nationale (MRN), cette cérémonie spirituelle et symbolique a rassemblé un parterre de personnalités politiques, religieuses et de la société civile. Au cœur de cette démarche : une prière fervente pour la libération de tous les prisonniers politiques, le retour des exilés, et la restauration d’un climat de paix durable au Bénin. Dans l’enceinte de l’église, le silence des fidèles, parmi lesquels la mère de Reckya Madougou, témoignait d’un soutien profond à celle qui incarne aujourd’hui la lutte pour les droits politiques et les libertés fondamentales.
Présidée par l’ancien chef de l’État Boni Yayi, la cérémonie a été marquée par la forte présence du parti Les Démocrates, dont plusieurs députés et membres du bureau politique, notamment le président Eric Houndété, ont fait le déplacement. Ce rassemblement, au-delà du caractère religieux, s’est transformé en un acte de résistance pacifique, rendant hommage à une femme dont l’engagement pour la justice sociale et la démocratie résonne bien au-delà des frontières du septentrion. Native de Parakou, ville carrefour et berceau de grandes figures politiques, Reckya Madougou symbolise aujourd’hui pour de nombreux jeunes une voie d’émancipation féminine et d’intégrité politique. Son absence physique, après quatre ans de détention, n’a en rien entamé sa présence morale dans les cœurs des militants pour la démocratie.
Cependant, cette atmosphère de recueillement a été ternie par un impressionnant dispositif sécuritaire, déployé par la police républicaine sous la houlette du DGPR. Des pick-ups postés à l’entrée de l’église, des barrages improvisés et des interdictions d’attroupements ont transformé un simple moment de foi en un théâtre de tension. Ce geste répressif s’inscrit dans une série d’entraves aux activités du parti Les Démocrates depuis janvier 2025, illustrant une dérive inquiétante du pouvoir en place vis-à-vis des libertés publiques. Pourtant, loin de céder à la peur, les participants à la messe ont réaffirmé leur détermination à œuvrer pour une réconciliation véritable et inclusive. À travers cet hommage, c’est une nouvelle page d’espérance qui s’écrit autour de Reckya Madougou, une fille de Parakou dont la détention reste, pour beaucoup, le symbole d’une démocratie à reconquérir.






