Deux jours après la décision du tribunal ivoirien de radier Tidjane Thiam de la liste électorale, le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) fait face à une mobilisation timide de ses militants, malgré les appels à manifester lancés à travers le pays le 24 avril 2025.
À Abidjan, tôt le matin, les alentours du palais de justice ont été placés sous haute surveillance. À l’intérieur, une affaire opposant Valérie Yapo, ancienne cadre du parti, à Tidjane Thiam ouvrait les audiences. La plaignante conteste la légitimité de l’élection de Thiam à la tête du parti, arguant de sa nationalité française. L’avocat de Valérie Yapo, Me Gérard N’Guetta, affirme : « Le président élu du PDCI, compte tenu de sa nationalité, n’était pas éligible pour diriger le parti et en exclure notre cliente ». L’affaire a été renvoyée au 8 mai.
Du côté du PDCI, la riposte est claire. Pour Soumaïla Bredoumy, porte-parole du parti, l’argument est infondé : « Tidjane Thiam figurait déjà sur la liste électorale en 2023 avec tous les documents requis. Sa radiation actuelle relève d’une manœuvre politique ».
Mais dans les rues, l’élan de solidarité espéré par le parti n’a pas suivi. À la permanence du PDCI, les militants arrivent au compte-goutte, visiblement déboussolés par la tournure des événements. « Tidjane Thiam est notre candidat. Sans lui, ce n’est pas le PDCI », déclare une militante, déterminée mais isolée.
Face à cette mobilisation décevante, les organisateurs ont préféré suspendre les marches prévues. « Nous reportons pour mieux nous organiser. Le 8 mai, nous serons là. Ce combat, nous le mènerons jusqu’au bout », affirme Simon Doho, président du groupe parlementaire du parti.
Pendant ce temps, Tidjane Thiam, au centre de la tempête politique, reste en France, d’où il suit à distance l’évolution d’une bataille judiciaire et politique qui pourrait bien décider de son avenir sur la scène ivoirienne.
Source : RFI / Bineta Diagne, correspondante à Abidjan.