Décédé le 21 avril 2025 à l’âge de 88 ans, le pape François laisse derrière lui un héritage réformateur indélébile, notamment sur le plan financier. À son arrivée à la tête de l’Église catholique en 2013, il trouve un Vatican gangrené par l’opacité, les rumeurs de corruption et un système économique archaïque. Face à une Curie réticente, il impose progressivement une gouvernance moderne, éthique et transparente, allant jusqu’à sortir la cité-État de la liste noire des paradis fiscaux. Une avancée saluée par de nombreuses instances internationales.
Dès les premières années de son pontificat, François crée un Secrétariat pour l’Économie chargé de superviser toutes les finances du Vatican, ainsi qu’un Conseil des 15 mêlant prélats et experts laïcs en finance. Il lève le secret bancaire en 2015, un pas historique, et ordonne la fermeture de plus de 5 000 comptes jugés suspects au sein de l’Institut pour les Œuvres de Religion (IOR), surnommé la « banque du Vatican ». En parallèle, il renforce les pouvoirs de l’Autorité de renseignement financier (AIF), bras armé du Saint-Siège dans la lutte contre le blanchiment et la fraude.
L’année 2020 marque une autre étape clé : le Vatican se dote pour la première fois d’un Code des marchés publics, mettant fin aux pratiques opaques dans l’attribution des contrats et achats. Cette réforme structurelle permet une gestion plus rigoureuse et un contrôle accru des dépenses. Elle offre également au Vatican une crédibilité nouvelle auprès de ses partenaires internationaux, dans un contexte de crise de confiance qui secouait encore les milieux catholiques.
Mais l’œuvre de François ne s’arrête pas à la réglementation. En nommant un juge anti-mafia au tribunal du Vatican, il ouvre la voie à des procès inédits pour corruption. L’un des plus emblématiques met en cause un ancien président de la banque du Vatican, reconnu coupable de détournement de fonds dans un scandale immobilier à Londres. Cette action ferme et courageuse confirme la volonté du pape de faire du Vatican une institution exemplaire, fidèle à l’éthique chrétienne. Son combat contre les dérives financières restera un jalon majeur de son pontificat.
Source : RFI