Me Adrien Houngbédji n’a pas mâché ses mots ce week-end au Palais des Congrès de Cotonou. Invité à intervenir lors de la deuxième journée du Sommet national de la jeunesse béninoise, l’ancien président de l’Assemblée nationale a profité de la tribune pour raviver le débat sur la situation démocratique du Bénin. Reprenant le fil de ses déclarations de janvier dernier, il a exprimé ses inquiétudes face à l’évolution politique du pays depuis 2016, tout en appelant à une restauration urgente des valeurs démocratiques fondamentales.
Sous le thème « L’histoire politique du Bénin, 35 ans après la Conférence des forces vives de la Nation », Me Houngbédji a rappelé son parcours, marqué par le consensus et le respect mutuel entre institutions. Il a cependant déploré un virage inquiétant de la gouvernance politique ces dernières années. « La démocratie, ce n’est pas choisir qui peut concourir », a-t-il insisté, dénonçant les exclusions politiques, les emprisonnements d’opposants et les exils forcés. Pour lui, une réconciliation nationale passe inévitablement par la libération des détenus politiques et le retour des exilés.
Avec des mots pesés mais fermes, l’ancien leader des Tchoco-tchoco a exhorté la jeunesse à s’engager pour une démocratie inclusive. « En 2019, nous avons fait des élections wahala », a-t-il lancé, en plaidant pour des réformes électorales claires et équitables. À travers cette nouvelle sortie, Adrien Houngbédji confirme son retour actif dans le débat public, portant la voix d’une opposition modérée mais résolue, en quête d’un climat politique plus apaisé au Bénin.