De retour d’une tournée politique dans le nord du Bénin, El Hadj Yacoubou Dabo Bio Sawé, figure influente du parti Les Démocrates, tire la sonnette d’alarme : à moins de deux ans des élections générales de 2026, le taux d’enrôlement des citoyens au Recensement Administratif à Vocation d’Identification de la Population (RAVIP) reste dangereusement faible. Une situation qui, selon lui, menace sérieusement la participation démocratique. « La majorité de nos concitoyens ne sont pas enrôlés, et ça, c’est extrêmement grave », a-t-il déclaré avec insistance.
Mais au-delà de ce constat, l’homme politique dénonce également une autre réalité préoccupante : l’ignorance. Beaucoup de citoyens, notamment les jeunes, ne comprennent pas l’utilité de leur enrôlement ou ignorent tout simplement son existence. Certains ont perdu leur récépissé, d’autres ne savent même pas à quoi il sert. « Il y a du travail de sensibilisation à faire », souligne-t-il, appelant à une mobilisation collective pour reconnecter la jeunesse à son devoir civique.
Pour lui, les élections de 2026 constituent un moment clé dans l’histoire politique du pays, une occasion de faire entendre la voix du peuple face à la gouvernance actuelle. « C’est un vote sanction. Personne ne doit rester en marge du processus. Avoir une carte d’électeur, c’est le minimum pour participer au changement », affirme-t-il.
Mais Bio Sawé ne s’adresse pas uniquement aux citoyens. Il lance également un appel clair au gouvernement, qu’il accuse de ne pas faciliter suffisamment l’enrôlement. « Le gouvernement lui-même ne facilite pas l’enrôlement. Les dispositions prises sont cantonnées dans les mairies, on ne va pas vers les populations. Il faut ouvrir, il faut réouvrir, multiplier les postes pour faciliter l’enrôlement. Aller vers les populations, je pense que c’est extrêmement important », a-t-il insisté.
Il appelle ainsi l’exécutif à revoir l’organisation du RAVIP afin de le rendre plus accessible, notamment en zone rurale et dans les quartiers reculés. À ses yeux, une telle démarche est indispensable pour garantir une élection inclusive et représentative.
Enfin, il rappelle que le changement ne se construit ni dans la colère ni dans l’abstention, mais dans les urnes. « Sans carte, vous êtes impuissants face à votre avenir », martèle-t-il. L’année 2026 doit être, selon lui, celle du sursaut démocratique, porté par une large mobilisation populaire et un engagement ferme de l’État pour garantir à chaque citoyen le droit de voter.