Depuis plusieurs mois, la Police Républicaine du Bénin fait l’objet de vives critiques en raison d’une montée alarmante des violences et abus à l’encontre des citoyens. Arrestations arbitraires, tortures et pertes en vies humaines attribuées aux forces de l’ordre ont suscité une vague d’indignation au sein de la population. Face à cette situation préoccupante, le Professeur Jean-Nazaire TAMA, juriste de renom et spécialiste en droit public, tire la sonnette d’alarme. Il rappelle que les forces de sécurité ont pour mission première de protéger les citoyens et non d’être un instrument de répression.
Dans une analyse rigoureuse, le Professeur TAMA met en garde contre la banalisation des atteintes aux droits fondamentaux, soulignant que le droit à la sûreté est un principe sacré, inscrit aussi bien dans la Constitution béninoise que dans les textes internationaux. Il rappelle que toute force publique ne peut exister que si elle œuvre dans l’intérêt général, et non au service d’une oppression systématique. Loin d’être une simple question de discipline interne, il s’agit d’un enjeu de gouvernance et de respect des principes démocratiques, dont la violation répétée pourrait engendrer une rupture irréversible entre l’État et ses citoyens.
Pour éviter une crise profonde, le juriste appelle à une refonte urgente de la Police Républicaine, insistant sur la nécessité d’un encadrement strict et de sanctions exemplaires contre les agents auteurs de bavures. Il plaide pour une formation renforcée en matière de droits humains et une réforme structurelle visant à restaurer la confiance du peuple. « Une force publique qui sème la terreur au lieu d’assurer la sécurité compromet dangereusement la stabilité nationale », avertit-il. Son appel est clair : les autorités béninoises doivent agir immédiatement pour redresser la situation, au risque de voir l’État de droit s’effriter sous le poids des dérives sécuritaires.