Ce dimanche 9 mars 2025, la ville de Kpomassè, dans le département de l’Atlantique, a été le théâtre d’un nouvel épisode de restriction politique visant le parti d’opposition Les Démocrates. Une délégation conduite par Éric Houndété, 1er vice-président du parti et président du groupe parlementaire Les Démocrates, s’était rendue sur place pour célébrer une messe d’action de grâce marquant les 35 ans de la Conférence nationale des forces vives de la nation. Mais à leur grande surprise, l’accès au site de prière leur a été interdit. Pire encore, l’église de Dekamer où devait se tenir la messe a été militarisée, tout comme plusieurs domiciles privés de sympathisants du parti. Une situation que l’opposition dénonce comme une atteinte grave aux libertés fondamentales et à la démocratie.
Face à cette interdiction jugée abusive, Éric Houndété n’a pas caché son indignation. S’adressant aux forces de l’ordre et à l’assistance, il a exprimé sa stupéfaction face à cette militarisation excessive. “Nous avons demandé à nous retrouver, à prier pour notre pays, à célébrer les 35 ans de la Conférence nationale, mais l’accès nous a été refusé”, a-t-il déploré. Le leader politique s’est interrogé sur l’état actuel du pays, dénonçant une dérive qui, selon lui, confine à la folie. Il a exhorté les forces de l’ordre à agir en toute conscience et non sous la pression d’instructions politiques qu’il juge contraires aux principes démocratiques. “Nous devons réhabiliter ces policiers républicains afin qu’ils puissent un jour dire non à des ordres illégitimes”, a-t-il insisté, appelant à une prise de conscience collective.
Cette nouvelle interdiction s’inscrit dans un climat politique de plus en plus tendu au Bénin, où le parti Les Démocrates dénonce régulièrement des entraves à ses activités. Depuis plusieurs mois, l’opposition peine à organiser des manifestations publiques, faisant face à des restrictions systématiques. Pour Éric Houndété et son parti, ces manœuvres traduisent une volonté manifeste du pouvoir d’étouffer toute voix discordante. Toutefois, loin de se laisser intimider, le parti entend poursuivre son combat pour la démocratie et les libertés politiques, convaincu que l’histoire finira par réhabiliter les valeurs pour lesquelles se sont battues les forces vives de la nation en 1990.